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Sport

Le Barça trop carré... et sans dernier carré

La presse catalane a publié hier des unes noires de deuil et pleines d’amertume, après l’élimination du FC Barcelone de la Ligue des champions. « La chute de Rome », a titré le quotidien « Mundo Deportivo » ; « Échec sans excuses », a surenchéri le journal « Sport ». Josep Lago/AFP

À force d’être ennuyeux, Barcelone a eu des ennuis : l’équipe d’Ernesto Valverde, défensive contre sa nature, a essuyé à Rome une humiliation historique, miroir de la « remontada » infligée au PSG. Et les demi-finales de Ligue des champions boudent Lionel Messi depuis 2015. Mais de là à parler de fin de cycle...
Dans l’antique Rome, il n’y avait pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne, des honneurs à la déchéance, et le Barça a payé pour l’apprendre. Une immense désillusion pour la presse catalane, qui jugeait la qualification acquise après la victoire en trompe-l’œil en quarts aller. Hier, les mêmes journaux qui, lors du tirage au sort, avaient vu dans l’AS Rome « une douceur » facile à croquer ont publié des unes noires de deuil et pleines d’amertume. « La chute de Rome », a titré Mundo Deportivo. « Échec sans excuses », a surenchéri Sport, imité par Marca : « Échec total ». Par un caprice du destin, le Barça a subi contre la Roma la même gifle qu’il avait infligée la saison dernière au Paris SG : battus (4-0) en 8es aller, les Catalans avaient triomphé (6-1) au retour, avant de chuter en quarts contre la Juventus (3-0, 0-0). Mais à l’évidence, les leçons des défaites au Parc des Princes et au Juventus Stadium n’ont pas été retenues.
Sous Luis Enrique (2014-2017), le Barça du trio offensif « MSN » (Messi-Suarez-Neymar) manquait parfois d’équilibre, mais jamais de puissance de feu. Mardi, fatiguée par une trop faible rotation de ses cadres, l’équipe de Valverde a montré les défauts inverses : ce Barcelone-là est carré derrière, avec un Marc-André Ter Stegen impérial. Mais trop dépendant en attaque des coups de génie de Messi ou d’Andrés Iniesta. Il fallait sans doute cette rigueur pour survivre au retentissant départ de Neymar au PSG l’été dernier. Cela a payé en Liga : le Barça, leader invaincu, reste sur 38 journées consécutives sans défaite, record d’Espagne égalé. Mais en Europe, ces choix prudents n’ont pas résisté à une Roma qui n’avait rien à perdre. Bref, le technicien basque a subi son premier véritable « coup de bâton », comme il l’a reconnu lui-même, après un quasi-sans-faute entre septembre et avril.

Rebâtir et se réinventer
Comme la presse madrilène n’a cessé de prophétiser la « fin de cycle » du Barça depuis le départ de Pep Guardiola en 2012, il serait hasardeux d’enterrer cette équipe qui, à défaut du triplé championnat-Coupe-C1, est proche de gagner la Liga et jouera la finale de la Coupe du roi le 21 avril contre Séville. Mais le constat est cruel : pendant que le Real Madrid reste sur trois C1 en quatre ans, Barcelone n’en a gagné qu’une en sept saisons (2015). Trop peu pour son talent.
Face à la possible grogne des socios (supporteurs actionnaires), la direction du club risque de devoir à nouveau rebâtir cet été. Avec plusieurs erreurs de casting vers la sortie : André Gomes, Aleix Vidal, Denis Suarez... « C’est un résultat clair qu’il faudra analyser », a reconnu le président Josep Maria Bartomeu, qui a pourtant investi près de 300 millions d’euros sur Ousmane Dembélé et Philippe Coutinho. Alors que la presse évoque l’éventuelle arrivée d’Antoine Griezmann (Atlético Madrid), c’est surtout dans l’entrejeu que le chantier est le plus criant. Et l’avenir d’Iniesta interroge : à bientôt 34 ans, le capitaine hésite à rejoindre cet été la Chine et à la question de savoir s’il venait de jouer son ultime match européen en blaugrana, il a reconnu mardi que c’était une « possibilité ». Il doit annoncer sa décision définitive d’ici à fin avril.
Perdre en même temps ses chances en C1 et son maître à jouer, cela ferait beaucoup pour le Barça. Parviendra-t-il à se réinventer, encore et toujours ?

Source : AFP

À force d’être ennuyeux, Barcelone a eu des ennuis : l’équipe d’Ernesto Valverde, défensive contre sa nature, a essuyé à Rome une humiliation historique, miroir de la « remontada » infligée au PSG. Et les demi-finales de Ligue des champions boudent Lionel Messi depuis 2015. Mais de là à parler de fin de cycle...Dans l’antique Rome, il n’y avait pas loin du...
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