Des heurts ont à nouveau éclaté mercredi matin dans l'ouest de la France entre forces de l'ordre et occupants de terrains initialement destinés à la construction d'un aéroport, au troisième jour d'une opération massive destinée à les déloger.
Près de trois mois après l'abandon d'un projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ouest), le gouvernement français a lancé lundi cette opération mobilisant 2.500 gendarmes pour expulser des militants qui occupent depuis plusieurs années la "zone d'aménagement différé" (ZAD), qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre".
Mercredi, des heurts ont éclaté avant 07H00 (05H00 GMT) entre gendarmes mobiles et "zadistes" positionnés derrière des barricades.
Parmi les zadistes figurent des militants écologistes et altermondialistes et des agriculteurs qui ont lancé des projets agricoles sur plusieurs centaines d'hectares de la zone.
Les gendarmes sont arrivés vers 06H30 locales dans la zone où se sont concentrés mardi les heurts, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des affrontements ont éclaté vingt minutes après. Les gendarmes ont répliqué aux projectiles lancés par un groupe de quelque 70 zadistes par des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.
L'envergure de l'opération a amené les opposants à appeler à la mobilisation. "Si ce soir (mardi), la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", a annoncé Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.
En détruisant les lieux de vie installés autour d'une route où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport en janvier, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.
D'où la colère de l'Acipa et un sentiment de trahison exprimé mardi par des zadistes comme Sarah, qui vivait au lieu-dit "Les 100 noms" dont la bergerie a été détruite malgré des discussions ces dernières semaines avec les autorités: "On a joué le jeu (avec la préfecture) et on a été floués", a-t-elle affirmé.
Mardi, les heurts ont été plus violents que la veille. Quatorze gendarmes ont été blessés, selon un nouveau bilan du ministère français de l'Intérieur, dont quatre suite à un tir manqué de grenade avec effet de souffle et lacrymogène.
Selon l'équipe médicale des zadistes, une trentaine d'opposants ont été blessés, dont deux blessés graves hospitalisés.
Selon la préfecture, 16 sites ont été évacués lundi et mardi. Sur ces 16, 15 ont été démolis. L'objectif annoncé est "de 30 à 40" sites à démanteler, ont indiqué les autorités locales.
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