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Liban - Polémique

Nasrallah : Les législatives pour « renforcer politiquement la résistance »

Le Hezbollah s’en prend à Fouad Siniora et indirectement à Michel Sleiman.

Hassan Nasrallah au cours de son allocution télévisée, dimanche.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a choisi Nabatiyé (qui fait partie de la circonscription Sud III) pour tenir son premier discours électoral dimanche dernier, par écran de télévision interposé.
L’appel à la mobilisation des électeurs est revenu en boucle, avec une insistance sur l’impératif pour les électeurs du parti chiite de respecter les directives relatives à la répartition des votes préférentiels entre les candidats présents sur les listes du Hezbollah, y compris « les candidats de nos alliés ». Il a en contrepartie stigmatisé « les ennemis » qui se trouvent sur certaines listes rivales. « Ma volonté n’est pas de décortiquer, ni de critiquer les autres listes, il y en a d’ailleurs, et pas seulement dans le Sud III, qui incluent certains de nos amis. Mais vous savez tous qu’il y a des ennemis sur certaines listes : ceux-là affichent ouvertement leur inimitié pour la résistance et questionnent son utilité », a-t-il dit. La principale liste de l’opposition dans le Sud III est chapeautée par le journaliste Ali el-Amine, fervent opposant au Hezbollah en tant qu’outil idéologique de guerre. Si Hassan Nasrallah a appelé à ne voter que « pour ceux qui soutiennent et protègent la résistance », il a décrit l’enjeu politique de ce vote sous l’angle de la sauvegarde du « triptyque d’or, armée-peuple (vous !)-résistance (vous !) ». Il est remonté jusqu’en 2005 pour décrire ce qu’il estime être les signes d’un « complot » israélo-américain, visant à « provoquer un affrontement entre l’armée et le Hezbollah ». Cette menace existe toujours, et c’est pour la contrer que « nous devons renforcer politiquement la résistance », en répondant à « la nécessité d’assurer une présence massive de soutien au Parlement. Ces soutiens doivent également être présents au sein du gouvernement et au niveau des présidences », a-t-il souligné.

Juillet 2006 et mai 2008
L’étape « la plus dangereuse » du « complot » contre l’armée et le Hezbollah a été la guerre de 2006, lorsque « le Premier ministre de l’époque (Fouad Siniora, NDLR) a donné l’ordre au commandement de l’armée, en pleine guerre de juillet, de saisir les camions chargés d’armes, de munitions et de roquettes destinées à la résistance, allant de la Békaa vers le Sud. Un premier camion a été saisi. Et je peux vous assurer que ceux qui ont donné cet ordre pariaient sur un conflit entre l’armée et la résistance (…) qui a été évité notamment grâce au président de la Chambre, Nabih Berry », a-t-il dit, en faisant une distinction claire entre Fouad Siniora (qu’il n’a pas nommé) et son gouvernement.
M. Siniora a répondu hier au dignitaire chiite, en citant un communiqué du commandement de l’armée en date du 12 août 2006 (…), où ce dernier assurait « n’avoir reçu aucun ordre du Premier ministre de saisir les armes transportées vers le Sud » et précisait que « le Premier ministre n’a tenu aucune réunion au sujet de ces armes avec des représentants du Hezbollah, contrairement à ce que prétend le secrétaire général de ce parti, Hassan Nasrallah ».
La réponse (par communiqué) de M. Siniora lui a valu hier soir une réplique directe de Wafic Safa, responsable de la sécurité au Hezbollah, qui a invité dans la polémique l’ancien chef d’État, Michel Sleiman, alors commandant en chef de l’armée : « Lorsque j’ai appelé le commandant de l’armée pendant la guerre de juillet 2006 au sujet du camion qui avait été saisi, il m’a répondu en me priant de ne pas l’embarrasser, et en précisant que “l’affaire est chez Siniora”. Qui de vous deux dit la vérité, Monsieur le Premier ministre ? »
Hassan Nasrallah a fait par ailleurs référence dans son discours à la décision du gouvernement, en date du 5 mai 2008, de démanteler le réseau des télécommunications parallèle, monté par le Hezbollah, également dans la perspective selon lui de provoquer une confrontation entre l’armée et le parti chiite, ce que Fouad Siniora a démenti hier en bloc, en faisant remarquer du reste que « ce réseau existe toujours et a connu depuis une expansion impressionnante jusqu’à atteindre différentes régions du pays ».

CEDRE
Outre l’enjeu politique du vote, le leader chiite a évoqué ses enjeux socio-économiques, en mettant en garde contre une faillite du pays. « Si le pays était en faillite, il y aurait eu des signes de cela, l’État se serait effondré. Mais si nous continuons de la sorte, comme nous l’avons fait par le passé au niveau des institutions publiques, nous irons sûrement à la faillite et vers une situation difficile », a-t-il prévenu, en appelant à choisir des députés qui n’entérineront pas des prêts à tout-va.
 « La dette (publique) actuelle s’élève à 80 milliards de dollars et j’entends dire qu’elle augmente chaque année. Ce qui est sûr, c’est que le service de la dette augmente. Après la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE), sachant que les prêts qui seront accordés au Liban s’évaluent à plus de 11 milliards de dollars, et en prenant compte le service de la dette, la dette publique s’élèvera à 100 milliards de dollars », a déploré Hassan Nasrallah.
« Certains disent : “Approuvons ce projet en faveur de telle personne, approuvons un autre projet parce qu’un certain pôle est en faillite et a besoin de liquidités”. Dorénavant, je vous dis que ceux qui tiennent de tels propos sont des traîtres au peuple libanais », a martelé le leader chiite.
« Je n’ai pas d’informations précises sur ce qui s’est passé à Paris, mais on parle de taxes et d’impôts. Toute nouvelle taxe contre les classes pauvres au Liban est non discutable et doit être catégoriquement rejetée », a-t-il dit, en s’engageant, au nom de son parti, de « faire face à toute nouvelle taxe contre ces classes (…) au sein du Parlement. S’il le faut, nous aurons recours à la rue ».
Il a toutefois fait savoir que sa formation ne comptait pas boycotter le gouvernement sous quelque condition que ce soit, affirmant que « les arrières de la résistance étaient exposés aux niveaux sécuritaire, financier et économique ». « Nous ne voulons ni boycotter ni démissionner du gouvernement, et, en cas de besoin, nous manifesterons dans la rue, car cela est un droit, même si nous faisons partie du gouvernement », a-t-il précisé.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a choisi Nabatiyé (qui fait partie de la circonscription Sud III) pour tenir son premier discours électoral dimanche dernier, par écran de télévision interposé. L’appel à la mobilisation des électeurs est revenu en boucle, avec une insistance sur l’impératif pour les électeurs du parti chiite de respecter les directives...

commentaires (6)

Il n'a pas besoin de descendre dans la rue. Il y est déjà et dans le gouvernement Ce sont ses discours hebdomadaire pour nous faire prendre un taureau pour un boeuf, un boeuf pour une vache, et une vache pour une chèvre du creux + du creux= triple creux, on s'en passerait bien

FAKHOURI

16 h 41, le 10 avril 2018

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Commentaires (6)

  • Il n'a pas besoin de descendre dans la rue. Il y est déjà et dans le gouvernement Ce sont ses discours hebdomadaire pour nous faire prendre un taureau pour un boeuf, un boeuf pour une vache, et une vache pour une chèvre du creux + du creux= triple creux, on s'en passerait bien

    FAKHOURI

    16 h 41, le 10 avril 2018

  • En général, Monsieur Hassan Nasrallah, quand on a sa conscience tranquille et qu'on agit correctement, on ne ressent pas le besoin de se justifier si souvent...en expliquant ses actions en long et en large, et en retournant des années en arrière. Les bons résultats visibles pour le peuple et le pays parlent d'eux-mêmes, c'est simple ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 08, le 10 avril 2018

  • Sauf tout le respect que nous devons à la personne de M. Hassan Nasrallah et à ses libertés privées et publiques,il n'en reste pas moins que politiquement, son double chapeau de chef de la "Résistance Islamique Libanaise" et d'allié et représentant exclusif de la Wilayat Al Faqih et bras armé de l'Iran au Liban, fait de lui un acteur "embarassant" et "inqualifiable",dans la grille d'évaluation des citoyens pour leurs votes aux prochaines élections, car il leur offre de cumuler un choix impossible, à savoir: "Nationalisme et absence de Souveraineté" ...! Ce qui revient à dire que son parti est à un tournant, et qu'il lui faut trouver une solution à ses contadictions structurelles et à sa vulnérabilité...! Dans l'espoir que ses électeurs réaliseront cette contradiction "flagrante et grossière" au moment d'aller aux urnes et qu'ils rectifieront leurs options...!

    Salim Dahdah

    12 h 34, le 10 avril 2018

  • DANS AUCUN PAYS DU MONDE IL N,EST PERMIS A UN GROUPE ARME DE PARTICIPER AUX LEGISLATIVES QU,ON A AUSSI LE CULOT DE QUALIFIER DE LIBRES ET DEMOCRATIQUES ! L,ABERRATION EST DE TAILLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 10 avril 2018

  • En bref, le Hezbollah qui a bloqué et continue de bloquer et de bafouer l'état promet de le faire encore à l'avenir, comme il l'a déjà fait en 2005, en 2006, en 2008 et ainsi de suite... Il est inutile de rentrer dans la polémique de qui a arrêté les camions d'armes et de munitions, rappelons seulement a Hassouna et Mr. Safa que le gouvernement et ou l'armée ont tous les droits de prendre les décisions souveraines nécessaires pour le bien du Liban mais pas eux. Voter pour le Hezbollah aujourd'hui c'est prolonger le martyr du pays, bafouer sa constitution et donc sa souveraineté, encourager la corruption inégalée dans le pays et simplement mettre les bases d'une nouvelle guerre cette fois autrement plus dangereuse et létale que celle déjà vécue! Le choix est entre les mains du peuple.... Alea Jacta Est!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 59, le 10 avril 2018

  • les legislative c'est pour que: -j'arrete de boire et manger du poison a longeur de journee -j'ai l'electricite - j'ai de l'eau courante -j'ai de l'internet -qu'on arrete ce projet fou de l'eden rock, solidere, et autres constructions sauvages et carrieres -que les deputes arretent de toucher de l'argent jusqu'apres leur depart du parlement (je ne parle pas de leur famille) - que j'arrete de me faire ecraser par des convois aux vitres fumees, transportant des ministres et deputes corrompu, presse d'aller rejoindre leur maitresse ou accompagner leur progeniture au karate la resistance est devenu un fardeau, a quoi elle sert si je vais finir cancereux, sans le sous, sans protection sociale??? je vais devoir aller te preter allegeance (ou a tes semblables) pour que tu me donne un passe droit d'aller visiter un hopital que mes taxes ont servi a batir... ton projet ne me fait plus rever comme dans les annees 90

    George Khoury

    07 h 03, le 10 avril 2018

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