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Liban - Écologie

Quand le campus de l’USEK se met au vert

L’action assidue sur plus de trois ans du comité vert a payé : l’université vient de recevoir un classement mondial très avantageux au niveau de la gestion de l’environnement.

Une étudiante volontaire de l’USEK dans un centre de tri très bien tenu par une poignée d’employés.

Les préoccupations environnementales sur le campus de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) ne datent pas d’hier, mais autant dire qu’elles se sont intensifiées ces trois dernières années grâce à l’action et, surtout, à la vision d’un comité vert particulièrement dynamique. Les quatre mousquetaires de cette aventure sont des cadres universitaires soucieux de l’avenir de la planète comme de celui des étudiants qui passent par leur campus : Samar Azzi Achkouty, docteur en chimie, directrice des laboratoires et présidente du comité, Dalida Sneifer, sociologue et assistante sociale, coordinatrice du comité, Marc Beyrouthy, spécialiste en ethnobotanique et professeur associé, et Joseph Assad, spécialiste en énergies renouvelables.

L’idée a germé quand Samar Achkouty, Dalida Sneifer et Marc Beyrouthy étaient responsables des plantations autour du campus : soucieux de préserver la biodiversité locale, ils privilégiaient les espèces autochtones. « Nous avons voulu cependant aller plus loin dans cette logique de campus vert en incluant d’autres aspects du développement durable », disent-ils.
Après la formation du comité, un brainstorming a permis d’avancer sur ce plan. Encore aujourd’hui, ses quatre membres privilégient la réflexion continue, une remise en question perpétuelle qui permet de tirer les leçons des erreurs, et c’est la clé de leur succès durable.

Le projet commence par le tri et recyclage. Des poubelles de couleurs différentes ont été placées sur le campus pour recueillir les déchets organiques et non organiques, des conférences ont été organisées pour informer les étudiants et le corps professoral de ces nouvelles mesures.

La transition ne s’est pas déroulée sans problèmes, nécessitant des ajustements continus, comme pour la formation et la sensibilisation de l’équipe chargée de collecter les déchets sur le campus. Mais le projet n’arrête pas de progresser : les bennes de recyclage sont toujours là, ainsi que le grand centre réservé au tri et au stockage des recyclables, qui accueille depuis peu de grands réservoirs pour le compostage des matières organiques.


(Lire aussi : De jeunes entrepreneurs écoresponsables primés à l’USEK)


Réduire le plastique
Une moyenne de 80 % du tri est effectuée de manière correcte sur le campus, « même s’il y a des hauts et des bas », fait remarquer Samar Achkouty. Un filet de sécurité existe, puisqu’il y a un tri secondaire dans le centre de tri. Mais les quatre membres du comité ne se suffisent pas de cela. Ils se dirigent vers une collaboration universitaire de grande envergure pour une véritable politique de réduction des déchets. Ils œuvreront bientôt à la réduction de l’utilisation du plastique à usage unique, surtout les bouteilles d’eau.

Le comité applique la politique de réduction des déchets et de réutilisation sur ses propres activités, employant des objets et des matériaux qui ont servi à d’autres départements à de précédentes occasions, pour meubler ses stands dans les expositions par exemple…

Toutefois, le plus grand bénéfice, selon Dalida Sneifer, est l’impact positif sur les étudiants. En effet, les nouveaux venus à l’USEK sont toujours obligés de s’acquitter de dix heures de service communautaire dans une association quelconque. Le comité a réussi à en enrôler un grand nombre ces dernières années, dont une bonne proportion finit par se porter volontaire sur une durée plus grande.

30 % d’électricité à partir de l’énergie solaire
Aujourd’hui, des pancartes, réalisées avec beaucoup de créativité, sont visibles partout sur le campus. Les membres du comité insistent sur les « messages positifs » lancés à la communauté universitaire. Ils font des interventions dans le cadre d’un cours sur l’engagement civique instauré sur le campus.

Concernant les déchets triés, le comité fait tout son possible pour les écouler au mieux sur le marché afin de rendre cette opération le moins coûteuse possible pour l’université, voire, à plus long terme, rentable.

Si le projet de tri et recyclage est le plus complexe mis sur pied par le comité, il est loin d’être le seul. Outre un projet de covoiturage qui a eu beaucoup de succès auprès des étudiants, le comité est très actif sur le plan de l’énergie. Déjà, le campus a installé des chauffe-eau solaires et produit 30 % de son électricité à partir de panneaux photovoltaïques.

À la 239e place mondiale
Et le comité vert ne compte pas s’arrêter là, ses projets sont nombreux :
– Créer une application pour le covoiturage et y inclure les employés et les professeurs de l’USEK.
– Travailler à un projet d’irrigation « intelligent » des espaces verts.
– Agrandir les espaces verts.
– Organiser une grande cérémonie pour la Journée de la Terre en avril, qui clôture un concours de journalisme environnemental, avec la faculté des lettres.
– Poursuivre la campagne annuelle de sensibilisation sur la chasse durable.
Pour toutes ces raisons, l’USEK a mérité un classement très favorable par le palmarès international « UI Green Metric », qui la place première parmi les universités libanaises, dans le top 10 arabe et à la 239e place mondiale. Et à voir l’enthousiasme des membres du comité et des étudiants, ce n’est pas près de s’arrêter.

Les préoccupations environnementales sur le campus de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) ne datent pas d’hier, mais autant dire qu’elles se sont intensifiées ces trois dernières années grâce à l’action et, surtout, à la vision d’un comité vert particulièrement dynamique. Les quatre mousquetaires de cette aventure sont des cadres universitaires soucieux de l’avenir de...

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