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Argentine: marches contre des aménagements de peine pour des tortionnaires de la dictature

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi à Buenos Aires, et dans d'autres villes argentines, contre les aménagements de peine dont pourraient bénéficier d'anciens militaires condamnés pour des crimes commis sous la dictature.
Les organisateurs avaient appelé à se rassembler contre "les reculs des droits de l'homme", la principale manifestation étant attendue devant le bâtiment du gouvernement à Buenos Aires, sur la place de Mai.
"Ce 24 mars, l'appel à l'unité est nécessaire pour (...) dénoncer les reculs en matière de politiques publiques de mémoire, vérité et justice (...) et l'intention du gouvernement d'octroyer aux génocidaires une assignation à domicile", ont écrit dans un communiqué commun des dizaines d'organisations, dont les Mères, et Grands-Mères, de la place de Mai.
Cette dernière ONG, fondée un an après le coup d'Etat de mars 1976, cherche à retrouver les enfants volés par la dictature militaire. 
Il y a quelques jours, des médias argentins ont affirmé que l'ex-capitaine Alfredo Astiz, un tortionnaire de la dictature argentine surnommé "l'ange blond de la mort", condamné à la perpétuité, faisait partie d'une liste de prisonniers susceptibles de bénéficier d'une assignation à résidence.
Son nom figure sur une liste de "1.436 détenus remplissant les conditions d'obtention d'un aménagement de peine" pour raisons médicales, remise à la justice par le Service pénitentiaire fédéral, ont rapporté les sites web et chaînes de télévision TN et C5N.
Plus d'une centaine des bénéficiaires potentiels sont d'anciens tortionnaires de la dictature condamnés à de la prison ferme.
Astiz souffre d'un cancer, ce qui justifie selon le Service pénitentiaire fédéral de pouvoir purger sa peine à son domicile. La décision finale revient à la justice.
Le cas d'Alfredo Astiz se rapproche de celui de Miguel Etchecolatz, un ancien chef de la police sous la dictature, qui avait été condamné à la prison à perpétuité.
Un tribunal fédéral lui avait accordé en décembre une assignation à résidence en raison de son âge avancé, 88 ans, et de problèmes de santé, une décision finalement révoquée à la suite de nombreuses protestations et manifestations.
Alfredo Astiz est considéré comme un symbole de la répression durant la dictature pour avoir fait partie d'un groupe chargé de séquestrer, torturer et faire disparaître des opposants, crimes commis à l'Ecole de mécanique de la Marine (ESMA) à Buenos Aires.
La dictature argentine a été l'une des plus violentes d'Amérique latine, avec quelque 30.000 disparus, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi à Buenos Aires, et dans d'autres villes argentines, contre les aménagements de peine dont pourraient bénéficier d'anciens militaires condamnés pour des crimes commis sous la dictature.Les organisateurs avaient appelé à se rassembler contre "les reculs des droits de l'homme", la principale manifestation étant attendue devant le...