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Rien ne justifie "l'action en profondeur" de l'armée turque à Afrine, estime Le Drian

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi que les inquiétudes "légitimes" de la Turquie concernant la sécurité de sa frontière ne justifaient "absolument pas" l'opération en cours dans le canton kurde d'Afrine en Syrie.

"Si le souci de la frontière est légitime pour la Turquie (...) cela ne justifie absolument pas l'action en profondeur des troupes turques sur la zone d'Afrine", a déclaré le chef de la diplomatie française à l'Assemblée nationale. "Ca ne justifie en aucun cas des opérations militaires aboutissant à mettre en danger les populations civiles", a-t-il ajouté, qualifiant la situation de "critique".  

L'armée turque encerclait mardi la ville d'Afrine, cible depuis près de huit semaines d'une offensive lancée avec des supplétifs syriens pour déloger une milice kurde considérée "terroriste" par Ankara mais soutenue par Washington.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde appuyée par une coalition antijihadiste internationale sous commandement américain, a repris au groupe Etat islamique (EI) une partie des territoires qu'il avait conquis en Syrie, dont son fief de Raqa, d'où il est soupçonné d'avoir coordonné des attentats en Europe, notamment à Paris en novembre 2015.

"La lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI) est la première raison de notre engagement militaire au Levant. C'est une priorité de sécurité nationale et nous craignons que l'action de la Turquie là (à Afrine, ndlr) n'aboutisse à affaiblir la pression mise (sur) les moyens restant de Daech en Syrie", a souligné Jean-Yves Le Drian.

Le départ d'une partie des combattants des FDS vers l'enclave d'Afrine a provoqué "une pause opérationnelle" dans la lutte contre l'EI, a admis début mars le Pentagone.

"Nous avons une relation très ancienne avec les Kurdes et nous reconnaissons le rôle essentiel qu'ils ont joué dans la reprise de Raqqa", a ajouté le ministre français.

La progression des forces pro-turques dans le canton d'Afrine suscite les craintes d'un nouveau drame humanitaire, comme celui que subit dans la Ghouta près de Damas l'enclave rebelle visée par une offensive du régime, qui a fait plus d'un millier de mort en moins d'un mois.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi que les inquiétudes "légitimes" de la Turquie concernant la sécurité de sa frontière ne justifaient "absolument pas" l'opération en cours dans le canton kurde d'Afrine en Syrie.
"Si le souci de la frontière est légitime pour la Turquie (...) cela ne justifie absolument pas l'action en profondeur des...