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Pays-Bas: des députés néerlandais visés par des accusations "inacceptables" de médias turcs

Des accusations de "trahison" publiées par des médias en Turquie envers cinq députés néerlandais d'origine turque après leur vote pour la reconnaissance du génocide arménien ont été qualifiées d'"inacceptables" et provoqué l'indignation aux Pays-Bas lundi.

"Menacer ou inciter à menacer en réaction à des opinions exprimées est inacceptable. Cela n'a pas sa place dans une démocratie, ni dans une société ouverte et libre comme la nôtre", a fustigé Khadija Arib, présidente de la chambre basse du parlement néerlandais.
"C'est ce que l'on appelle la liberté d'expression", a-t-elle poursuivi, citée par le quotidien de référence De Volkskrant.

Le journal pro-gouvernemental turc Sabah a accusé samedi cinq élus néerlandais d'origine turque d'avoir "trahi" leur pays après que la chambre basse néerlandaise eut massivement approuvé jeudi une motion proposant de parler "en termes clairs du génocide arménien".

S'attirant les foudres de la Turquie dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays, les députés ont également approuvé l'envoi d'un représentant du gouvernement néerlandais à Erevan le 24 avril pour la commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire ottoman.

La Turquie refuse catégoriquement l'utilisation du terme de "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
Les "cinq députés ont montré une fois de plus qu'ils étaient contre la Turquie" en soutenant "la décision scandaleuse" de reconnaître le génocide arménien, a écrit le journal Sabah.

Dimanche, un autre journal proche du régime turc, Yeni Akit, a qualifié ces députés de "dégénérés". Depuis, les élus visés - deux socialistes, deux écologistes et une libérale - ont déclaré avoir reçu des menaces et des messages de haine.
"L'époque de l'intimidation et de la diabolisation est révolue", a affirmé Zihni Özdil, député du parti écologiste GroenLinks, cité par le quotidien populaire AD.
"Je ne me sens totalement pas visée par ce genre de personnes. Je suis Néerlandaise", a indiqué sa collègue libérale Dilan Yesilgöz, arrivée aux Pays-Bas comme réfugiée en 1984.

Plus d'un siècle après les faits, la question du génocide des Arméniens est une source de tensions régulières entre la Turquie et les pays européens.
En 2016, la reconnaissance du génocide arménien par Berlin avait entraîné une brouille germano-turque, des responsables allemands s'emportant contre le chef de l'Etat turc et ses propos sur le sang "corrompu" d'élus du Bundestag d'origine turque.

Des accusations de "trahison" publiées par des médias en Turquie envers cinq députés néerlandais d'origine turque après leur vote pour la reconnaissance du génocide arménien ont été qualifiées d'"inacceptables" et provoqué l'indignation aux Pays-Bas lundi. "Menacer ou inciter à menacer en réaction à des opinions exprimées est inacceptable. Cela n'a pas sa place dans une ...