Relations bilatérales et lutte contre le terrorisme au menu de la visite de Aoun à Erevan

Le président de la République, Michel Aoun, a clôturé hier soir sa visite à Erevan, où il s’est entretenu tour à tour avec son homologue, Serge Sargsian, et avec les chefs du Parlement et du gouvernement arméniens, Ara Babloyan et Karen Karapetian, sur l’importance de consolider les relations bilatérales à tous les niveaux, notamment sécuritaire et économique. Les interlocuteurs ont décidé de renforcer la coopération entre les deux pays, à travers notamment la visite que compte effectuer à Beyrouth le Premier ministre arménien, le 12 mars prochain, en vue de la signature de conventions bilatérales.

Venant de Bagdad, le président Aoun avait entamé mercredi son séjour dans la capitale arménienne. Hier, il a eu une entrevue avec M. Sargsian au palais présidentiel, suivie d’une réunion élargie à laquelle ont participé les membres de la délégation libanaise et des responsables arméniens. Étaient présents les ministres du Tourisme, de l’Intérieur et de l’Industrie, respectivement Avédis Guidanian, Nouhad Machnouk et Hussein Hajj Hassan, le député Hagop Pakradounian, la première conseillère du président de la République, Mireille Aoun, l’ancien ministre Élias Bou Saab, conseiller du chef de l’État, l’ambassadrice du Liban en Arménie, Maya Dagher, et l’attaché de presse à la présidence, Rafic Chelala, ainsi que le ministre arménien des Affaires étrangères, Édouard Nalbandian, et l’ambassadeur arménien à Beyrouth, Samuel Makritichian.

Les deux présidents, qui ont ensuite tenu une conférence de presse conjointe, se sont entendus sur la nécessité d’unifier leurs efforts pour renforcer la coopération entre les deux pays, notamment au plan de la lutte contre le terrorisme et de l’intensification des relations commerciales.

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Défis régionaux
Évoquant les crises régionales, notamment la guerre en Syrie, MM. Aoun et Sargsian ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions pacifiques. Le chef de l’État libanais a en outre indiqué, lors de la conférence de presse, avoir mis au fait le président arménien « des répercussions de la guerre syrienne sur la scène libanaise, notamment les dangers terroristes et la présence des déplacés syriens ».

Les débats ont par ailleurs porté sur les menaces israéliennes contre le Liban, notamment sur la question des ressources en hydrocarbures dans la zone économique exclusive (ZEE) du Liban. À M. Aoun qui affirmait que « le Liban est attaché à défendre ses frontières terrestres et maritimes par tous les moyens », le président arménien a rappelé « la contribution modeste » de son pays au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), sachant qu’un contingent arménien se trouve au Liban-Sud.

Par ailleurs, et toujours sur le plan sécuritaire, le président Sargsian a évoqué le conflit militaire dans la région contestée du Haut-Karabakh avec l’Azerbaïdjan. « Toute solution doit prévoir la mise en application du principe d’autodétermination des peuples », a-t-il dit. Le Haut-Karabakh est une région peuplée majoritairement d’Arméniens qui, en 1991, a fait sécession de l’Azerbaïdjan au moment de l’éclatement de l’Union soviétique, mais dont l’indépendance n’est pas reconnue par la communauté internationale.

À la fin du point de presse, M. Aoun a indiqué que, sur invitation du président arménien, il devra retourner à Erevan en novembre prochain, en vue de participer au 17e Sommet de la francophonie.

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« Accueillir la main-d’œuvre libanaise »
Le chef de l’État s’est ensuite rendu au siège du Parlement arménien où il s’est entretenu avec le président de la Chambre, Ara Babloyan. Les deux hommes ont insisté sur la nécessité d’une coopération entre les Parlements libanais et arménien, relevant que dans chacun des Parlements, une commission chargée de renforcer les relations entre les assemblées des deux pays est sur le point d’être créée.

M. Aoun a également eu un tête-à-tête avec le Premier ministre, Karen Karapetian. Ce dernier a souhaité que les bonnes relations politiques bilatérales se reflètent sur les relations économiques, évoquant quatre secteurs où la coopération entre le Liban et l’Arménie est possible, en l’occurrence les secteurs bancaire, industriel, agricole et celui des télécommunications et des nouvelles technologies. Le Premier ministre arménien a affirmé, en outre, qu’« il importe au peuple arménien d’accueillir la main-d’œuvre libanaise, dans le cadre d’échanges d’expériences et de coopération ».

En soirée, lors d’un dîner auquel l’a convié son homologue, en présence de nombreuses personnalités arméniennes, le président Aoun a évoqué le statut des Arméniens dans le pays, estimant qu’« ils font partie intégrante du peuple libanais et constituent une source de richesse pour la société libanaise pluraliste, plate-forme de dialogue ».

Le chef de l’État a, par ailleurs, évoqué une nouvelle fois le génocide arménien de 1915, déplorant que « la pensée fondée sur l’annihilation de l’autre, qui a régné au Moyen-Orient au début du siècle dernier, ait réapparu ces dernières années, causant des milliers de victimes ». Et d’ajouter : « La non-reconnaissance des massacres passés et l’absence de reddition des comptes ont encouragé à perpétrer les massacres actuels. »

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