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Liban - EDL

Échauffourée entre les journaliers d'EDL et les FSI

Un rassemblement des protestataires aura lieu demain au siège de la CGTL.

Le sit-in observé hier par les journaliers d’Électricité du Liban a tourné à l’échauffourée entre les manifestants et l’unité antiémeute des FSI. Photo Hassan Assal

Le sit-in observé hier par les journaliers d’Électricité du Liban (EDL) pour réclamer la régularisation de leur situation et pour afficher leur soutien à leur confrère, Hassan Akl, qui a été giflé par un officier des Forces de sécurité intérieure (FSI), a tourné à l’échauffourée entre les manifestants et l’unité antiémeute des FSI.

Récemment, une vidéo montrant un officier des FSI frappant Hassan Akl, assis sur une chaise lors du sit-in observé vendredi par les journaliers, avait fait le tour des réseaux sociaux le week-end dernier, créant une vaste polémique. Réagissant à ces images, les FSI ont déclaré samedi dans un communiqué que la vidéo à charge était « tronquée », affirmant qu’une enquête a été ouverte.

Les journaliers, qui se sont rassemblés hier devant le siège d’EDL dès les premières heures de la journée, insistaient pour s’introduire dans la salle réservée aux clients afin d’y tenir leur conférence de presse. Les FSI, qui avaient pour l’occasion renforcé les mesures de sécurité, ont eu recours à la force pour les en empêcher, faisant un blessé dans les rangs des journaliers.

 « Nous avons été surpris par cette caserne militaire présente au siège d’EDL », a dénoncé le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Béchara Asmar. « Vous êtes des citoyens, pas des terroristes », a-t-il ajouté, notant que « les forces de sécurité doivent se tenir avec nous pour que les journaliers obtiennent leurs droits ».

 « Ces journaliers sont morts ou ont été blessés sur des poteaux électriques et nous, en tant que CGTL, nous ne permettrons pas cette farce », a encore martelé M. Asmar, qui avait rejoint les manifestants. Et de saluer les journaliers pour « leur persévérance au cours de six ans de lutte », affirmant qu’ils continueront à réclamer leurs droits.

Les journaliers, dont l’avenir de l’emploi est incertain au sein des sociétés prestataires de services qui les emploient, réclament leur titularisation auprès d’EDL, ainsi que le paiement de leurs salaires, non versés depuis plusieurs mois.


Tentative de suicide

L’un des manifestants s’est approché des journalistes pour leur exposer l’état de santé de son épouse et de sa fille, avant d’essayer de se tailler les veines à l’aide d’un rasoir. Ses confrères sont toutefois intervenus pour l’en dissuader.

À la suite de cet incident, les manifestants ont essayé de franchir les barricades érigées par les forces de l’ordre devant le siège d’EDL et de s’introduire dans la salle réservée aux clients. En vain. Les manifestants, qui appelaient à la démission du directeur général du fournisseur d’électricité, Kamal Hayek, se sont ensuite dirigés vers l’autoroute, la coupant dans les deux sens pendant un moment. Là aussi, les FSI les ont poursuivis, les sommant de rouvrir la voie. Ce qui a été fait. Les manifestants sont alors revenus devant le siège d’EDL, où ils ont dressé des tentes, en prévision d’un sit-in prolongé. L’un des membres du comité des journaliers les a même invités à « s’immoler par le feu » au cas où « les forces de l’ordre essayaient de démonter les tentes ».

Entre-temps, les négociations se poursuivaient entre le comité des journaliers et le président de la CGTL d’un côté, et le général Hussein Khachfé des FSI de l’autre. Finalement, en début d’après-midi, les journaliers ont accepté que les discours soient prononcés devant l’entrée de la salle réservée aux clients.

 « La mobilisation de cette journée a atteint ses objectifs, a ainsi affirmé Béchara Asmar. Après-demain (demain, NDLR), nous organiserons un rassemblement des journaliers au siège de la CGTL et une réunion pour discuter des derniers développements et décider des mesures à prendre. » 

Parallèlement, un sit-in a été observé à Baalbeck par les journaliers, qui ont menacé de recourir à d’autres sit-in au cas où leurs droits ne leur seraient pas accordés. 

Par ailleurs, EDL a remercié les forces de l’ordre « pour leur coopération ». Dans un communiqué, elle a expliqué que « les forces de l’ordre n’ont accompli que leur devoir de protéger l’office autonome à la demande du conseil d’administration ». EDL a rappelé que « les journaliers ferment les caisses de l’établissement depuis près de trois mois ». « Cela a un impact négatif sur les intérêts des citoyens comme sur le statut financier de l’office », souligne EDL, affirmant qu’elle « œuvrera à rendre justice à ces ouvriers dans le cadre des lois en vigueur ».



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