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Lifestyle - La Mode

Défilé volcanique de Rani Zakhem à Paris

Fidèle à Rome depuis plusieurs années, le couturier s’est lancé sur la scène parisienne avec un premier défilé dédié à « une femme volcan », sous les lambris des salons du Westin Vendôme, lors de la semaine de la haute couture.

Rani Zakhem saluant à la fin du défilé.

Fureur, ferveur, effervescence. Pour son premier défilé à Paris, Rani Zakhem célèbre la vie et la joie en métaphores incandescentes. Le feu est l’élément essentiel de cette collection à la fois somptueuse et décontractée, dédiée à une femme-flamme. 

Aussi dévorant qu’immatériel, l’élément sacré se décline dans une palette solaire, entre explosions pyrotechniques et cascades d’or, mais aussi en accents de cendre argentés et de mica scintillant, le tout tracé par des broderies de cristaux arachnéennes, comme par exemple sur la lave d’un fourreau noir dont le haut drapé se fend en un profond décolleté en V. 

Certaines créations semblent sculptées à même la lumière, comme cette robe de soie beige nacrée où brasillent des gemmes rouges, orange et or dont une myriade de sequins renvoie en surface le précieux reflet. Ici, l’image du volcan est filée jusqu’au col, droit et entièrement doré, élément récurrent de la collection et clef de voûte d’une architecture qui privilégie l’aisance, le mouvement et, serait-on tenté d’ajouter, la danse des flammes qui semblent dévorer le tissu à peine effleure-t-il le plancher. 


Klimt/Halston

Réminiscence d’une fête à Vienne dont le créateur est encore ébloui, le Baiser de Klimt, lui-même coulée d’or dans un poudroiement de poussière d’étoiles, souffle à la collection un vocabulaire visuel résolument moderniste, traduit en sequins de formes géométriques. Géométrie qui nous entraîne par ailleurs dans l’esprit discothèque des années 1970 avec de nombreuses références à Halston, notamment dans cette robe ample et fluide à épaule unique et col officier doré, dégradée en éventail, tel un arc-en-ciel ardent, de l’or au rouge en passant par le jaune et l’orange lumineux. L’or, encore, subtil et poudré, sculpte un fourreau en chiffon doré à la feuille, au bustier noué en cache-cœur et dos profondément décolleté, hommage à Mireille Darc et élégante citation de Guy Laroche. 

À l’évidence, le thème du feu, tantôt éteint et laissant de précieuses traînées de diamants dans la nuit de la soie, tantôt liquide, bouillonnant en cascades de métal en fusion sur une robe courte à godets, et tantôt doucement irisé de couleurs chaudes, n’est qu’un prétexte choisi par Rani Zakhem pour saluer les maîtres qui ont nourri sa vocation. 

Cette robe en mousseline jaune à manches gigot et col foulard, à la jupe plissée soleil et généreusement fendue, est un joyeux sourire adressé à Jean-Louis Scherrer. Cette autre, courte en satin noir, véritable tunique de moujik ornée au bas d’un plissé de faille jaune agrémenté d’un grand nœud de la même matière, est un clin d’œil à Yves Saint Laurent. Cette troisième composée d’un haut doré à manches étroites, mi-longues, et d’une jupe noire longue et drapée est une révérence à Balmain. Le cœur manque un battement quand apparaît le drapé en or liquide de ce fourreau grand soir, terminé par un grand nœud de soie noire à l’épaule, hommage du couturier à Madame Grès. 

Un caftan de satin noir, brodé sur les bords de sequins d’or et au bas de motifs de flammes, rappelle l’Orient natal de Rani Zakhem et joue les traits d’union entre ses multiples cultures. 

Délicate apothéose de ce défilé en forme de coulée de lave et de brasier mouvant, la robe de mariée, longue et moulante, en dentelles chantilly d’un blanc fragile, souligne par sa précieuse simplicité le parti pris minimaliste d’une collection à fleur d’émotion.


Les couleurs du Kenya

Né à Beyrouth en 1983, Rani Zakhem a grandi au Kenya, à Nairobi, où sa famille immigre en raison de la guerre. Là, entre les couleurs féeriques de la faune kényane et les magazines de mode que son père ramène à sa mère de ses voyages, Zakhem se projette dans un univers glamour auquel il se promet d’appartenir un jour. 

Rentré à Beyrouth avec sa famille en 1992, à la fin de la guerre, Rani Zakhem rejoint l’AUB dont il sort diplômé en économie en 2001. Il enchaîne avec des études en architecture d’intérieur à la LAU et obtient son diplôme en 2005. 

Admis à Parsons, the New School for Design, à New York, il y parachève sa formation dans le domaine qui le passionne le plus : la mode. Titulaire d’un AAS au printemps 2007, il effectue des stages auprès de grands noms de l’industrie tels que Yigal Azrouël, Carlos Miele, Patricia Underwood et Zuhair Murad. 

Rani Zakhem fonde sa maison éponyme de haute couture en 2009. 

En moins de dix ans d’existence, la griffe Rani Zakhem dispose d’un solide réseau de points de vente dans le monde entier, notamment au Texas, à Bakou, Riyad, Abou Dhabi, Bahreïn, Doha et Koweït.



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