Washington avait annoncé mi-janvier la suspension de financements destinés à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), limitant son premier versement à 60 millions de dollars, tandis que l'organisation prévoyait de recevoir 360 millions USD sur toute l'année.
L'UNRWA a en conséquence lancé mardi un appel à des financements d'urgence à hauteur de 409 millions de dollars, dont 329 millions pour aider les réfugiés palestiniens installés depuis des décennies en Syrie, plongée dans une guerre meurtrière.
"Ces financements d'urgence, c'est une bouée de sauvetage", a souligné Mohammed Adar, le directeur de l'UNRWA en Syrie. L'argent permettra notamment de fournir de l'aide alimentaire, des couvertures et des kits sanitaires aux plus démunis parmi les 438.000 réfugiés palestiniens qui vivent encore en Syrie. Il est "utilisé par les réfugiés pour payer leur loyer, acheter des choses de la vie de tous les jours, des vêtements pour les enfants par exemple", a-t-il précisé.
"Avant la guerre, 7% des réfugiés étaient considérés comme très vulnérables, et recevaient une assistance directe. Aujourd'hui ce chiffre est monté à 95%", a déploré M. Adar. Avec la réduction des financements américains, qui représentaient 60% des dons qu'il a reçu en 2017, une "crise humanitaire" est à craindre, s'est-il alarmé. "J'espère qu'ils vont revoir leur décision."
Les coupes américaines menacent les centaines d'écoles et d'hôpitaux de l'UNRWA, cruciaux pour les Palestiniens réfugiés dans plusieurs pays du Moyen-Orient et qui vivent pour la plupart dans une pauvreté extrême.
Le reste des 409 millions de dollars demandés mercredi est destiné aux Palestiniens de Syrie qui ont fui la guerre pour trouver refuge au Liban ou encore en Jordanie.
"On parle d'une population qui est extrêmement vulnérable, 90% vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 6 dollars par jour", a affirmé le chef de l'UNRWA au Liban, Claudio Cordone. "Nos aides financières, toute forme d'assistance que nous pouvons apporter, les cliniques, l'éducation, sont absolument indispensables pour leur survie", a-t-il insisté.
Le Liban accueille 32.561 Palestiniens venus de Syrie.
"Nos aides financières seront épuisées à la fin février. Et si nous ne trouvons pas l'argent pour payer les enseignants, nous allons en perdre 18 en mars", a expliqué M. Cordone. "L'impact de cette crise financière sans précédent pour l'UNRWA, et surtout sur les réfugiés que nous servons, est catastrophique", a-t-il résumé.
Au total, l'UNRWA réclame plus de 800 millions de dollars pour 2018, dont près de la moitié pour les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
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