Yémen : Moscou appelle à passer d'un "scénario militaire à un dialogue politique"

La Russie a appelé lundi à passer "le plus vite possible" d'un "scénario militaire à un dialogue politique" au Yémen, le pays en guerre depuis près de trois ans et soumis à un blocus.

"Il n'y a pas d'autre solution que de mettre fin le plus vite possible à une confrontation armée au Yémen", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse avec son homologue yéménite Abdulmalik al-Mekhalafi.

Il a appelé toutes les parties du conflit à "apporter le plus vite possible leur contribution à l'apaisement de la situation en vue de passer d'un scénario militaire à un dialogue politique". "Il est indispensable que les participants du conflit renoncent à leurs tentatives de régler les problèmes existants par la force", a-t-il insisté.

Il a assuré que la Russie allait poursuivre le dialogue avec les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, ainsi qu'avec "d'autres formations politiques yéménites et tous les pays intéressés, y compris avec la coalition arabe" pour chercher une issue pacifique de la crise.

Le Yémen, pays le plus pauvre du Moyen-Orient, est le théâtre depuis près de trois ans d'un violent conflit qui a fait plus de 9.200 morts et près de 53.000 blessés. L'ONU parle de "la pire crise humanitaire du monde" et évoque régulièrement des risques de famine à grande échelle.

En mars 2015, l'Arabie saoudite est intervenue à la tête d'une coalition militaire pour appuyer le gouvernement, mais les forces loyalistes peinent à reconquérir le terrain perdu au profit des rebelles. Depuis son intervention, l'Arabie saoudite a été régulièrement critiquée pour des raids aériens dont ont été victimes des milliers de civils et pour le blocus qu'elle a imposé autour du Yémen en accusant l'Iran, son grand rival régional, de transférer clandestinement des armes aux Houthis.

"Le gouvernement légitime du Yémen, tout comme la coalition arabe soutiennent la solution pacifique", a affirmé pour sa part Abdulmalik al-Mekhalafi, selon ses propos traduits en russe. "La guerre, ce n'est pas notre choix, la guerre nous a été imposée", a-t-il déclaré.

La Russie, alliée de l'Iran, qui "entretient de bonnes relations avec toutes les parties yéménites", pourrait jouer "un rôle décisif dans le règlement du conflit au Yémen", en encourageant notamment Téhéran à cesser de soutenir les rebelles, selon le chef de la diplomatie yéménite.