L’ancien ministre Achraf Rifi s’en est pris hier au courant du Futur sans le nommer directement, l’accusant d’avoir conclu une « entente » avec le Hezbollah ayant valeur de « reddition face à la tutelle iranienne » et d’« acte de trahison ».
« Le mini-État a essayé par tous les moyens de nous terroriser, ses alliés échoueront aussi. Nous n’avons pas eu peur de l’original, nous n’aurons pas peur du Made in Taïwan », a-t-il lancé hier, lors d’un meeting à Tripoli, en allusion à l’agression récente contre l’un de ses gardes du corps, Omar el-Bahr, qu’il impute à un membre du service de renseignements des Forces de sécurité intérieure.
« À ceux qui essaient d’utiliser l’institution que nous avons construite à la sueur de notre front contre nous, je dis : les courageux sont ceux qui font face par la démocratie et les bureaux de vote », a poursuivi l’ancien patron des FSI dans un message implicite au courant du Futur, dont le ministre de l’Intérieur est membre. « Ceux qui sont sûrs de leurs options s’en remettent à la volonté des gens. Vos manœuvres revanchardes torpilleront ce qu’il vous reste comme crédibilité. », a-t-il noté.
Achraf Rifi a également adressé un message à l’ensemble des forces politiques qui concluent des alliances électorales ponctuelles avec des formations du 8 Mars. « Nous mènerons notre campagne avec ceux qui croient en un Liban souverain, libre et indépendant, en l’édification d’un État réel sans corruption, sans soumission au mini-État et sans trêve avec la tutelle de la République des mollahs sur le Liban », a-t-il dit.
« Tous ceux qui croient en ces constantes sont nos alliés naturels. Tous ceux qui se sont noyés dans la servilité face au Hezbollah et ses alliés et qui se noient dans la corruption ne le sont pas », a ajouté l’ancien ministre. « Les législatives ne sont pas un moyen de glaner des strapontins, mais une étape pour un changement et pour sauver le Liban de la tutelle et de la corruption », a-t-il souligné, avant de prôner « une alliance politique qui produirait un bloc parlementaire à l’échelle nationale avec un programme souverainiste et réformateur ».
« Nous vivons à l’étape actuelle les résultats de ce à quoi nous a conduit le défaitisme et l’asservissement », a-t-il estimé, en allusion au positionnement actuel du courant du Futur, qui a « conclu un accord non écrit avec le mini-État ». Un accord qui « risque de permettre au Hezbollah d’établir sa domination sur la décision libanaise et de modifier l’identité du pays », a affirmé M. Rifi.
« Cette entente est une reddition face au mini-État. Elle menace la Constitution et l’accord de Taëf. Elle rend la présidence de la République euphorique d’une prétendue puissance, alors qu’elle assure une couverture à la présence de deux armées, l’une légale et l’autre illégale, et aux ordres de l’agenda iranien, et qu’elle est incapable de remédier aux violations par le Hezbollah de la souveraineté libanaise et aux visites des chefs miliciens irakiens à ses frontières », a-t-il poursuivi.
« Cette entente affaiblit la présidence du Conseil et marginalise le pouvoir exécutif dans sa prise de décision. Elle légitime la corruption et le gaspillage des deniers publics et le généralise, sous le parrainage du projet des armes qui couvre la corruption, elle-même alimentée par le diktat des armes », a-t-il noté.
« Cette entente parraine enfin l’État policier qui agresse les libertés publiques et médiatiques, prend pour cibles les journalistes libres pour les terroriser », a ajouté M. Rifi, en rendant hommage à « Marcel Ghanem, Ahmad el-Ayoubi, Hanine Ghaddar, Fida’ Itani et tous ceux dont la liberté d’opinion est visée ».
Dans ce cadre, M. Rifi a adressé un message au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait appelé à l’interdiction du film The Post vendredi dernier : « Qui a autorisé le secrétaire général du Hezbollah à déterminer ce qui est permis et ce qui ne l’est pas en matière de films ? Qui lui a demandé de nous guider sur le plan de notre identité culturelle, sociale et intellectuelle ? »
« À Nasrallah, nous disons : “Le Liban de la pensée, du rayonnement, le Liban-modèle est plus fort que les diktats moyenâgeux” », a-t-il dit, avant d’accuser le Hezbollah de « détruire, grâce au compromis (avec le courant du Futur), les relations du pays du Cèdre avec le monde arabe et international, notamment avec le Golfe et l’Arabie saoudite ».
« Il s’agit d’une reddition, d’un acte de traîtrise et de trahison », a-t-il ajouté.
Liban
Rifi accuse le courant du Futur de « reddition »
OLJ / le 22 janvier 2018 à 00h00
commentaires (6)
bravo Mr Rifi .. ne vous en faites pas des commérages et propagande .. continuer a avancer .. vous avez deja prouver votre force en raflant la plupart des sieges municipaux ce qui veut dire que les gens sont sensible a votre discours
Bery tus
18 h 15, le 22 janvier 2018