Les rebelles houthis du Yémen ont libéré le journaliste et défenseur des libertés publiques Hicham al-Omeisy, détenu pendant plus de cinq mois à Sanaa, a déclaré mardi Amnesty International, alors que des dizaines d'autres prisonniers d'opinion sont toujours aux mains de ces insurgés.
L'organisation de défense des droits de l'Homme a rappelé qu'Omeisy avait critiqué à la fois les restrictions aux libertés imposées par les rebelles, soutenus par l'Iran, et le rôle militaire de leurs adversaires saoudiens.
"La libération de Hicham al-Omeisy est un pas dans la bonne direction, mais les responsables houthis doivent également libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d'opinion qui croupissent en détention", a déclaré Samah Hadid d'Amnesty International.
Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent Omeisy, amaigri mais apparemment sain et sauf, en train d'embrasser ses deux fils. Il avait été arrêté en août dernier dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis depuis plus de trois ans.
Amnesty International a également souligné que le Yémen avait connu une recrudescence des arrestations arbitraires depuis 2016, les journalistes, les défenseurs des droits de l'Homme et les membres de la minorité bahaïe étant les plus exposés.
Cette communauté, dont le siège mondial se trouve en Israël, affirme compter plus de sept millions de fidèles dans le monde. Elle suit les enseignements de Bahaullah, né en Iran en 1817, qu'elle considère comme un prophète. La foi bahaïe est considérée comme une hérésie en Iran.
Les rebelles houthis sont issus de la minorité zaïdite, une branche de l'islam chiite qui représente environ un tiers de la population du Yémen. Selon Amnesty International, les houthis ont condamné à mort Hamid Haydar, un bahaï, pour avoir, selon eux, collaboré avec Israël et falsifié des documents officiels.
Human Rights Watch (HRW) a pour sa part déclaré avoir documenté 66 cas d'arrestations arbitraires par les rebelles. Deux prisonniers sont morts en détention et 11 ont été torturés ou maltraités, selon HRW.
La guerre au Yémen oppose depuis septembre 2014 les houthis à des forces progouvernementales regroupées principalement dans le sud.
En mars 2015, une alliance militaire dirigée par l'Arabie saoudite, pays frontalier du Yémen et grand rival régional de l'Iran, est entrée en action pour combattre les rebelles.
Plus de 9.200 personnes ont été tuées et près de 53.000 blessées, dont de nombreux civils, depuis l'intervention sous commandement saoudien au Yémen, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'organisation de défense des droits de l'Homme a rappelé qu'Omeisy avait critiqué à la fois les...
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