La présidence bulgare de l'UE veut améliorer les relations avec la Turquie

La Bulgarie a pour objectif d'améliorer les relations de l'Europe avec la Turquie voisine durant sa présidence de l'UE, "sans dissimuler les problèmes", a affirmé vendredi la ministre des Affaires étrangères Ekaterina Zaharieva.

"Nous pensons que la Turquie est un important partenaire de l'Europe sur de nombreux sujets comme les réfugiés, le terrorisme, l'économie, l'énergie", a souligné Mme Zaharieva lors d'une conférence de presse à Sofia à l'occasion du lancement officiel de la présidence bulgare.
"Nous devons améliorer les relations avec eux (les Turcs) sans dissimuler les problèmes", a-t-elle plaidé, en évoquant l'Etat de droit et le système judiciaire.
"Il est préférable de discuter avec honnêteté de la relation que nous devons avoir avec eux, parce que c'est la seconde plus grande armée de l'Otan", a estimé la ministre bulgare.

Pour le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, l'accord migratoire conclu en mars 2016 entre la Turquie et l'UE, visant à réduire le flux de réfugiés, "travaille de façon excellente pour la Bulgarie et pour l'Europe". Son pays partage 259 km de frontière terrestre avec la Turquie et abrite une minorité de 700.000 Turcs, dont l'origine remonte à l'empire ottoman.
"Qu'en sera-t-il si les trois millions de migrants (en Turquie) se dirigent vers l'Europe ?", a-t-il mis en garde jeudi devant la presse.

Ankara frappe avec insistance à la porte de l'UE depuis des décennies -- et se dit "fatiguée" d'attendre -- mais les relations se sont fortement dégradées, en particulier depuis le coup d'Etat manqué de juiller 2016 en Turquie.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait ainsi averti en août dernier que la Turquie s'éloignait d'elle-même "à pas de géant" de l'Europe à la suite de la répression qui a suivi le putsch avorté de 2016.

Lors de la récente visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Paris, son homologue français Emmanuel Macron lui a proposé un "partenariat" avec l'Union européenne "à défaut d'une adhésion" afin de préserver "l'ancrage" de la Turquie en Europe.