Loeb dompte le désert

S'il commence à gagner sur le sable... Sébastien Loeb, qui rappelait à l'envi son inexpérience dans les dunes, a frappé un grand coup en gagnant, mardi, la 4e étape dans le désert d'Ica, au Pérou, l'un des tournants du Dakar 2018.
C'est le premier grand sourire du très attendu pilote Peugeot depuis le départ de Lima, samedi dernier. Il tient enfin un succès sur l'épreuve et au meilleur des moments, quand deux de ses concurrents les plus sérieux, Cyril Despres et Nasser al-Attiyah, ont perdu très gros. « À force de perdre des étapes, je ne vais pas gagner du temps, a déclaré Loeb. C'est une très bonne journée, surtout dans une étape très difficile, avec les dunes et la navigation qu'il y avait. On ne va pas se plaindre ! »
Certes, il reste derrière son coéquipier Stéphane Peterhansel au général, à 6 min 55 sec, mais à partir d'aujourd'hui, le Dakar va emprunter des pistes qui lui conviennent mieux. De quoi porter une nouvelle attaque et semer ses deux derniers adversaires. Loeb le reconnaît, « on sera trois pour la bataille » : lui, Carlos Sainz et Peterhansel, soit les trois pilotes de la marque au lion qui composent le podium de cette 4e étape, courue autour de San Juan de Marcona (295 km). Exit al-Attiyah (Toyota), qui a perdu 54 min 21 sec, et Despres (Peugeot), bien au-delà de l'heure : le Dakar a bien connu un premier virage dans sa longue route vers l'arrivée à Cordoba. « Au départ, on est au moins cinq capables de gagner, et au fur et à mesure que le Dakar avance, il y en a qui se font éliminer. Là, ça s'éclaircit un petit peu », reconnaît Peterhansel.

Al-Attiyah garde espoir
Même en renard du désert, Nasser al-Attiyah a crevé deux fois et s'est ensablé. Il a presque dit adieu à ses aspirations de victoire, alors qu'il avait remporté deux des trois premières spéciales. « Ce n'était pas notre jour. On a fait ce qu'il fallait pour finir. C'est dommage de perdre autant de temps, a commenté le pilote Toyota. Mais ce n'est pas fini. On attaque demain ! » De son côté, Despres a brisé sa suspension arrière au kilomètre 180, selon l'organisation. Il attendait encore l'assistance quand ses coéquipiers célébraient leur triplé. Pour lui, c'est déjà fini...
En outre, l'entraîneur de foot André Villas-Boas, qui participait à son premier Dakar en auto, sa passion, a abandonné après s'être blessé au dos, a indiqué son équipe Toyota Overdrive. Villas-Boas « souffre de douleurs au dos suite à une violente réception de saut. Les examens médicaux ne révélaient néanmoins aucune fracture », a précisé Toyota Overdrive.
Côté motos, la journée a connu des rebondissements identiques, avec l'abandon du tenant du titre Sam Sunderland (KTM), victime d'une chute et évacué vers Lima pour un examen médical. Le pilote âgé de 28 ans souffre des lombaires, selon l'organisation. Sunderland, vainqueur en 2017 sur deux-roues, était l'un des favoris de cette édition. Il avait remporté deux des trois premières spéciales et dominait le classement général. Adrien Van Beveren, qui a remporté cette 4e étape, a pris la tête du général dans une course plus ouverte que jamais. Et il reste encore plus de 7 000 km...

Source : AFP