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France: les nationalistes officiellement au pouvoir en Corse

Larges vainqueurs d'élections locales en décembre, les nationalistes ont officiellement pris le pouvoir mardi en Corse où, à défaut de viser l'indépendance dans l'immédiat, ils renforcent leur mainmise sur cette île française de la Méditerranée.

L'alliance entre l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni et l'autonomiste Gilles Simeoni a été officiellement investie à la tête de la nouvelle "super-région" corse, une instance inédite en France qui fusionne l'ancienne région et les deux départements de l'île.

Après leur triomphe aux élections territoriales de décembre (56,5% des suffrages exprimés), les "natios" occupent 41 des 63 sièges de cette nouvelle collectivité installée à Ajaccio.
M. Talamoni, président sortant de l'ancienne assemblée, a été élu mardi président de cette assemblée avec 40 voix sur 63. Il a été longuement applaudi, avant d'entamer un court discours en langue corse.

Les élus de l'Assemblée doivent ensuite élire mardi les membres de la Commission permanente puis du Conseil exécutif, sorte de "mini-gouvernement" corse de 11 membres, dont la présidence devrait revenir à Gilles Simeoni.

Cette cérémonie d'investiture pourrait relancer le bras de fer avec Paris. L'objectif affiché des deux dirigeants est un statut d'autonomie de plein droit pour l'île d'ici trois ans, et sa mise en oeuvre effective en dix ans.

Depuis l'écrasante victoire des nationalistes, le président français Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé publiquement sur la Corse.

Dans la foulée de l'élection, la ministre Jacqueline Gourault avait été nommée le 12 décembre à la fonction informelle de "Mme Corse" au sein du gouvernement. Elle doit se rendre en Corse vendredi, a-t-on appris mardi auprès du ministère français de l'Intérieur.

Mardi matin, Gilles Simeoni a demandé sur la radio France Inter à M. Macron de "parler rapidement sur sa vision de la Corse et sa vision du dialogue" qui devra "s'engager entre la Corse et la République". Il a insisté sur le fait que M. Macron était "le mieux placé (...) pour donner le signal de l'ouverture de ce dialogue".

La Corse a été pendant des décennies le théâtre de violences avec plus de 4.500 attentats revendiqués par les militants du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avant qu'ils déposent les armes en 2014.

Le 12 décembre, le Premier ministre Edouard Philippe avait semblé fermer la porte aux revendications des dirigeants corses - co-officialité de la langue corse et du français, amnistie des "prisonniers politiques" et statut de résident corse permettant de protéger les insulaires de la spéculation immobilière - en estimant que toutes les réformes à venir devraient être "conformes au cadre constitutionnel".

Larges vainqueurs d'élections locales en décembre, les nationalistes ont officiellement pris le pouvoir mardi en Corse où, à défaut de viser l'indépendance dans l'immédiat, ils renforcent leur mainmise sur cette île française de la Méditerranée.
L'alliance entre l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni et l'autonomiste Gilles Simeoni a été officiellement investie à la tête de la...