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Moyen Orient et Monde - Syrie

Combats meurtriers aux portes d’Idleb entre régime et jihadistes

Fin de l'opération d'évacuations dans la Ghouta.

Treize civils gravement malades ont pu quitter la région assiégée de la Ghouta orientale près de Damas. Amer al-Mohibany/AFP

Des combats opposaient hier l'armée syrienne à des jihadistes et rebelles aux portes de la province d'Idleb, faisant des dizaines de morts et semblant être le signe avant-coureur d'une offensive pour reprendre cette région qui échappe au régime. Lundi, les forces gouvernementales, appuyées par l'aviation de l'allié russe, ont lancé une opération à la périphérie de cette province du nord-ouest du pays en guerre, s'emparant d'une série de villages et de localités. La province d'Idleb est la seule du pays à échapper entièrement au contrôle du régime de Bachar el-Assad. Elle est aujourd'hui dans sa quasi-totalité sous contrôle du Front Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda. Des groupes rebelles sont présents dans quelques poches de la province. Le sud-est de la province « est visé par des bombardements d'une violence sans précédent depuis des mois » de la part des avions du régime syrien et de son allié russe, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Le but immédiat de l'opération de l'armée est de s'emparer du sud-est » de la province, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire en faisant état de combats entre l'armée d'un côté, et Fateh al-Cham et des factions rebelles de l'autre. Ces dernières 24 heures, 66 personnes ont été tuées dans cette bataille, dont 27 combattants prorégime et 20 de l'autre camp. Les raids aériens ont tué 19 civils, dont sept enfants, toujours selon l'OSDH.

Des centaines de déplacés
Selon un correspondant de l'AFP près du front, d'intenses bombardements ont lieu dans la zone. Des messages diffusés par haut-parleurs dans des villages rebelles ont appelé les habitants à rester chez eux et annoncé l'annulation de la prière musulmane du vendredi. Des centaines de civils fuyant leurs villages à bord de voitures et pick-up transportant bagages et meubles se dirigeaient vers la ville d'Idleb, chef-lieu de la province du même nom. L'OSDH a fait état de centaines de déplacés.
Les forces du régime ont été chassées en 2015 de la province d'Idleb par une coalition de rebelles et de jihadistes, appelée alors l'Armée de la conquête. Mais cette alliance s'est effritée en été après que Fateh al-Cham a mené un coup de force contre ses ex-alliés rebelles. Toutefois, dans la bataille en cours contre le régime, jihadistes et rebelles sont alliés dans le combat, a indiqué M. Abdel Rahmane.
Parallèlement, treize civils gravement malades ont pu quitter la région assiégée de la Ghouta orientale près de Damas, marquant la fin d'une opération d'évacuations de cette enclave en proie à une crise humanitaire aiguë, a indiqué hier un responsable local. Au total, 29 patients ont été évacués de mardi à jeudi soir de la Ghouta, en échange de la libération par les rebelles de 29 détenus, conformément à un accord conclu entre régime et insurgés, selon l'OSDH. Le nombre de 29 reste encore très éloigné des 500 personnes que l'ONU appelle à évacuer. Avec les retards et blocages sur ce dossier, 16 patients sont déjà morts depuis novembre. Contrairement aux deux premiers jours, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'était pas présent sur le terrain jeudi soir, et l'opération a été menée par le Croissant-Rouge syrien. À Douma, des ambulanciers ont porté des enfants dans les bras. À côté, une jeune femme de 26 ans, Marwa, atteinte de méningite, est allongée sur une civière, quasi inconsciente, avec un appareil d'assistance respiratoire.
Parmi les patients, Fahed al-Kurdi, 30 ans, atteint du cancer du rectum, est transporté dans une ambulance, et Zouheir Ghazzawi, un garçon de 10 ans, également atteint d'un cancer et dont une jambe a été amputée. Mercredi et jeudi, 16 civils gravement malades avaient été évacués de la Ghouta et transportés vers des hôpitaux de la capitale Damas, fief du régime. Beaucoup souffrent de cancer, de maladies chroniques ou de maladies du cœur, selon le CICR. Il n'était pas clair dans l'immédiat si et quand de nouvelles évacuations devaient avoir lieu. Dans un communiqué publié hier, le CICR a exhorté les parties en conflit à permettre plus d'évacuations.

Source : AFP

Des combats opposaient hier l'armée syrienne à des jihadistes et rebelles aux portes de la province d'Idleb, faisant des dizaines de morts et semblant être le signe avant-coureur d'une offensive pour reprendre cette région qui échappe au régime. Lundi, les forces gouvernementales, appuyées par l'aviation de l'allié russe, ont lancé une opération à la périphérie de cette province du...

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