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Moyen Orient et Monde - Attaque de Saint-Pétersbourg

Poutine montre les crocs à l’approche de la présidentielle

Le président russe qualifie l'attaque de mercredi d'« acte terroriste », ordonnant de « liquider » toute personne suspectée de vouloir commettre des attaques.

Vladimir Poutine portant un toast lors d’une cérémonie en l’honneur de militaires russes ayant participé à l’intervention militaire en Syrie, hier au Kremlin. Kirill Kudryavtsev/AFP

Beaucoup de fermeté, d'intransigeance même : Vladimir Poutine n'a pas fait moins que de donner le feu vert au FSB (ex-KGB) de « liquider » toute personne suspectée de vouloir commettre des attaques sur le sol russe. « En cas de menace pour la vie ou la santé de nos agents, de nos officiers, il faut agir de manière ferme et ne pas faire de prisonniers, mais liquider les bandits sur place », a asséné le président russe. Son porte-parole Dmitri Peskov a précisé à la presse que cet ordre concernait « ceux qui se préparent à commettre des attentats dans notre pays ». De quoi douter de la transparence des enquêtes antiterrorisme en Russie et de leur aboutissement.

Ces déclarations surviennent au lendemain d'une attaque à Saint-Pétersbourg, où l'explosion d'une bombe artisanale dans un supermarché a fait 14 blessés mercredi soir, dont 13 ont été hospitalisés. La presse russe a indiqué hier que la bombe était dissimulée dans un sac à dos. Étrangement, l'individu qui a déposé la bombe dans le casier n'a pas dissimulé son visage et a été filmé par des caméras de surveillance ; il n'était pas « d'apparence slave », selon les médias. Mais si les enquêteurs ont ouvert une enquête pour « tentative d'homicide », le président russe n'a pas hésité à leur couper l'herbe sous le pied en qualifiant l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, d'« acte terroriste » lors d'une cérémonie organisée hier au Kremlin en l'honneur de militaires ayant participé à l'intervention russe en Syrie.

 

(Pour mémoire : Russie: démantèlement d'une cellule de l'EI qui préparait des attentats)

 

Menaces multiples
La Russie a été la cible de nombreuses menaces depuis le début de cette intervention militaire en septembre 2015, de la part de l'État islamique comme de la branche syrienne d'el-Qaëda. La seule année 2017 a vu pas moins de six attaques, dont celle de mercredi, perpétrées sur le sol russe, mais dont la plus meurtrière a fait 15 morts en avril, à Saint-Pétersbourg, ville natale du président russe. Il y a deux semaines, les services de sécurité ont annoncé avoir déjoué, grâce à des renseignements transmis par la CIA, des attentats toujours dans cette même ville, notamment dans la très touristique cathédrale Notre-Dame de Kazan. Le FSB affirme régulièrement avoir évité des attentats, notamment à l'approche d'événements importants ou de fêtes, mais rien ne permet de vérifier ces informations. Et l'annonce de Vladimir Poutine concernant un retrait partiel des troupes russes de Syrie fait craindre un retour de jihadistes – russes ou originaires du Caucase – de Syrie et d'Irak, alors que l'EI est en pleine déroute. L'ascension fulgurante de l'EI d'abord, et d'autres groupes jihadistes ensuite, a permis l'arrivée de près de 4 500 citoyens russes venus combattre « aux côtés des terroristes », selon le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov. Plusieurs milliers de ressortissants des pays voisins ont grossi les rangs de ces jihadistes.

À trois mois de l'élection présidentielle russe et à six mois du Mondial de football les craintes sécuritaires sont réelles. Mais l'homme fort de la Russie est là. À Saint-Pétersbourg, une exposition de plusieurs mois à sa gloire, intitulée « Super Poutine », le dépeint comme un héros. « Nous ne voulions pas montrer Poutine comme un politicien, mais comme un superhéros. La plupart des Russes le voient comme ça », indique l'une des responsables de l'exposition. Tous les éléments sont réunis pour représenter le président russe comme l'homme fort du pays, le seul à même de protéger les Russes des terroristes. Ce qui n'est pas sans rappeler le culte de la personnalité cultivé par certains de ses prédécesseurs. Le président russe est, en attendant, quasiment sûr d'emporter l'élection du 18 mars, sans réel concurrent face à lui. Il sera alors reconduit jusqu'en 2024.

 

 

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