La prestation d'un chien défilant coiffé d'un chapeau traditionnel kirghiz lors d'un spectacle canin tourne au scandale national dans ce pays d'Asie centrale, au point que des députés réclament jeudi des sanctions contre le maître de l'animal.
Les élus, dont un député de l'opposition, exigent que les autorités "fassent comparaitre devant la justice" le maître de ce chien pour avoir "insulté" le chapeau en feutre traditionnel Ak Kalpak, très largement porté dans le pays et auquel est consacré une fête officielle chaque année en mars.
La police du Kirghizstan a promis de s'emparer de l'affaire, tandis que plusieurs personnalités ont signé un appel exigeant un prompt châtiment pour l'auteur de cette "insulte" et les organisateurs de ce spectacle canin, qui a eu lieu en décembre à Bichkek, la capitale.
"Nous avons placé un symbole national sur un chien. Ils ont transformé un chien en Kirghiz et les Kirghizes en chien", a lancé jeudi le député Ryskeldi Mombekov du parti social-démocrate au pouvoir. "Demain, un porc portera un Kalpak et le drapeau national servira de litière pour chat", a-t-il fulminé.
Depuis la révolte populaire de 2010, les hommes politiques de ce pays pauvre d'Asie centrale portent une attention particulière aux questions d'identité nationale et de culture traditionnelle. En 2011, la statue d'une femme tenant un "tunduk" avait été démolie au prétexte qu'une femme ne pouvait porter ce symbole des yourtes kirghizes traditionnelles, qui figure notamment sur le drapeau national, sans attirer le "mauvais oeil" sur le pays, à majorité musulmane. La même année, les députés ont sacrifié rituellement sept moutons dans le bâtiment du Parlement pour exorciser les "mauvais esprits". Les autorités de cette ex-république soviétique ont également ordonné plus tôt cette année de retirer d'un musée et d'enterrer la seule momie du pays, vieille de 1.500 ans, dans une décision qui semble motivée par les conseils de médiums autoproclamés.
Le Kirghizstan a connu deux révolutions en 25 ans d'indépendance, qui ont vu la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis en 2010, et plusieurs épisodes de violences ethniques.
Les élus, dont un député de l'opposition, exigent que les autorités "fassent comparaitre devant la justice" le maître de ce chien pour avoir...
Les plus commentés
Paris sonde les Libanais, le regard désormais tourné vers les Israéliens
Geagea : Le Hezbollah doit se retirer à l'intérieur du Liban et céder la place à l'armée
Polémique autour d’un projet de chalets près du pont naturel de Faqra