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Syrie : le médiateur de l'ONU discrédité par son appel à Moscou, selon Damas

Le chef de la délégation gouvernementale syrienne a jugé jeudi que l'appel de l'émissaire de l'ONU au président russe Vladimir Poutine pour qu'il fasse pression sur Damas avait jeté le discrédit sur son rôle de médiateur.

Au cours d'une interview accordée à la télévision publique suisse RTS, le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura a appelé mercredi Vladimir Poutine à "avoir le courage" de convaincre le gouvernement syrien d'accepter de nouvelles élections pour "gagner la paix".

"Nous avons indiqué à l'envoyé spécial qu'il avait commis une erreur (...) lors de son entretien à la télévision suisse RTS", a déclaré Bachar al-Jaafari aux médias, au dernier jour du 8e round de discussions de paix à Genève. "Nous lui avons expliqué (...) que le fait d'insister sur ce genre de position (...) discréditait son rôle de médiateur des pourparlers, ce qui affecte les discussions de Genève dans leur ensemble", a-t-il ajouté.

A New York, le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Aziz Haq, a réagi jeudi en déclarant que "le Secrétaire général, bien sûr, soutient totalement le travail de son envoyé spécial sur la Syrie".

M. de Mistura a organisé sept cycles de pourparlers à Genève depuis 2016, sans résultat. Lors de ce 8e cycle, qui a démarré le 28 novembre, les discussions se sont concentrées sur la rédaction d'une Constitution et l'organisation d'élections supervisées par l'ONU.

Le gouvernement syrien, qui refuse de discuter face à face avec les représentants de l'opposition, est prêt à accepter des élections sous la supervision de l'ONU, mais refuse de discuter du sort du chef de l'Etat, Bachar el-Assad. Cette question reste la principale pomme de discorde entre les deux camps syriens. A peine arrivé à Genève, il y a deux semaines, le négociateur en chef de l'opposition, Nasr Hariri, avait réitéré cette demande, déclenchant les foudres de Damas qui avait décidé de retarder d'un jour l'arrivée de sa délégation.

Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

L'ONU tente en vain de débloquer les pourparlers de paix de Genève, mais le régime de Damas, fort de ses victoires militaires, semble toujours plus décidé à imposer ses conditions.

Le président Poutine a de son côté organisé des discussions parallèles en Russie avec l'Iran, autre allié de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles.

Le chef de la délégation gouvernementale syrienne a jugé jeudi que l'appel de l'émissaire de l'ONU au président russe Vladimir Poutine pour qu'il fasse pression sur Damas avait jeté le discrédit sur son rôle de médiateur.
Au cours d'une interview accordée à la télévision publique suisse RTS, le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura a appelé mercredi Vladimir Poutine à "avoir le...