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L'UE va autoriser les additifs phosphatés dans la viande de kebab

Les additifs chimiques à base de phosphate, nécessaires pour mieux structurer des morceaux de viande, vont être autorisés dans la viande de "kebab" vendue dans l'Union européenne, le Parlement européen ayant échoué mercredi, de justesse, à bloquer cette mesure.

Des élus de gauche au Parlement avaient lancé une offensive pour tenter d'opposer un veto à cette initiative de l'exécutif européen, et de refuser ainsi ces additifs dans les "broches verticales" de viande congelée, rôties dans les restaurants de kebab.

Dans les faits, nombre d'établissements les utilisent déjà, même si les textes européens ne l'autorisaient pas jusqu'à présent. L'initiative de l'exécutif européen vise donc à régulariser la situation existante.
Le "veto" aux phosphates a été approuvé par 373 voix sur 675 votants, soit une nette majorité. Mais en vertu des règles européennes, il aurait fallu qu'il en obtienne 376 (soit la majorité absolue des 751 eurodéputés) pour être adopté. A trois voix près, les opposants aux additifs ont donc échoué à bloquer le projet de la Commission.

Autoriser les phosphates dans le kebab "n'aura pas d'impact significatif sur l'exposition globale (de la population)" à ces substances, a assuré devant les eurodéputés le commissaire chargé de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis.
Ces additifs sont "nécessaires pour lier entre eux les morceaux de viande, pour les rendre plus homogènes lors de la congélation, et pour prévenir le risque qu'il reste des morceaux crus ou brûlés", ce qui serait dommageable en termes de goût, a fait valoir le commissaire, pour qui il n'existe aucune alternative à ces produits.

Plusieurs médias européens, notamment en Allemagne, avaient donné un large écho à cette initiative anti-phosphates, parfois en la déformant: le quotidien populaire allemand Bild avait ainsi affirmé, à tort, que le Parlement européen s'apprêtait à interdire les kebab.

Une inquiétude relayée dans l'hémicycle par la députée conservatrive allemande Renate Sommer, qui s'est émue des "milliers d'emplis" en jeu, selon elle.
Si les additifs chimiques dans les kebab étaient "si dangereux pour la santé, ça fait longtemps que nous serions tous très malades", a-t-elle raillé.

A l'inverse, pour sa compatriote sociale-démocrate Susanne Melior, l'autorisation délivrée par la Commission européenne est "précipitée et inutile". Selon elle, il aurait été plus judicieux d'attendre que l'Autorité européenne de sécurité des allemands (EFSA) rende publique, en principe dans un an, sa nouvelle évaluation de l'éventuelle nocivité des phosphates.

Même regret de la part du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc): le vote du Parlement européen est une "mauvaise nouvelle", car "il y a des inquiétudes quant à l'impact des additifs phosphatés sur la santé", a estimé sa directrice générale, Monique Goyens.
Certains industriels "parviennent à fabriquer des kebabs et gyros sans phosphates, et doivent servir d'exemple", a-t-elle fait valoir dans un communiqué.

L'usage des additifs étant désormais autorisé, les restaurateurs qui servent de la viande au phosphate doivent au moins être tenus d'en informer les consommateurs, a-t-elle réclamé.

Les additifs chimiques à base de phosphate, nécessaires pour mieux structurer des morceaux de viande, vont être autorisés dans la viande de "kebab" vendue dans l'Union européenne, le Parlement européen ayant échoué mercredi, de justesse, à bloquer cette mesure.
Des élus de gauche au Parlement avaient lancé une offensive pour tenter d'opposer un veto à cette initiative de l'exécutif...