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Quotas de réfugiés: nouvelle querelle au sein des institutions européennes

La réponse de l'UE aux défis migratoires, des "quotas" pour répartir les réfugiés à la protection des frontières, a déclenché une nouvelle querelle au sein des institutions européennes, entre le président du Conseil Donald Tusk et la Commission de Jean-Claude Juncker.

M. Tusk, qui préside un sommet des dirigeants de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles, a jeté un pavé dans la mare en leur proposant une discussion "ouverte et franche" sur "ce qui a marché et ce qui n'a pas marché" dans la réponse de l'UE à la crise migratoire depuis 2015.
"Le défi migratoire va durer des décennies, particulièrement en raison des tendances démographiques en Afrique", a prévenu M. Tusk dans un courrier. Il y préconise notamment d'abandonner les quotas de répartition entre les 28 Etats membres de réfugiés arrivés en masse en Italie et en Grèce, approche qu'il juge "très clivante" et qui "s'est avérée inefficace".
Ces "quotas", en fait un programme de "relocalisation" voté à la majorité qualifiée en septembre 2015, sont à l'origine d'une fracture profonde avec plusieurs pays de l'Est qui ont catégoriquement refusé d'accueillir des réfugiés par ce biais, à tel point que trois d'entre eux (Hongrie, Pologne et République tchèque), ont été renvoyés la semaine dernière devant la Cour de justice de l'UE (CJUE) par la Commission.

"La Commission désapprouve fortement la déclaration selon laquelle la relocalisation, en tant que réponse d'urgence, a été inefficace", a répliqué mercredi un porte-parole de l'exécutif européen, Margaritis Schinas.
"Plus de 32.000 personnes ont été relocalisées, soit environ 90% des personnes éligibles", a-t-il insisté, en soulignant que ce programme n'avait pas été imposé, mais adopté "par le Conseil" de l'UE qui réunit les 28 Etats membres.
"Il n'y a pas de dispute, il n'y pas de dramatisation", a voulu rassurer M. Schinas. Mais sur le fond, les divergences entre l'exécutif européen et M. Tusk sont très profondes, comme en témoigne la réaction furieuse du commissaire aux Migrations Dimitris Avramopoulos mardi.

"Le document préparé par M. Tusk est inacceptable, c'est anti-européen", a-t-il critiqué depuis Strasbourg, accusant la lettre de M. Tusk de "saper l'un des principaux piliers du projet européen: le principe de solidarité".

La Commission désapprouve également l'opinion de M. Tusk selon laquelle il est vain de vouloir échafauder des solutions à 28.

Seules les actions individuelles de certains Etats membres peuvent réellement stopper des flux d'immigration illégale, estime M. Tusk, ancien Premier ministre polonais, dans sa lettre, en citant l'exemple de l'Italie qui a réussi cet été à faire chuter les arrivées de migrants depuis la Libye grâce à un accord direct --mais très controversé-- avec les autorités de Tripoli et des milices.

M. Tusk plaide donc pour un soutien et une assistance de l'UE aux Etats membres en première ligne, et pour créer une enveloppe financière conséquente dans le prochain budget multi-annuel de l'Union, "visant à stopper l'immigration illégale".

La réponse de l'UE aux défis migratoires, des "quotas" pour répartir les réfugiés à la protection des frontières, a déclenché une nouvelle querelle au sein des institutions européennes, entre le président du Conseil Donald Tusk et la Commission de Jean-Claude Juncker.
M. Tusk, qui préside un sommet des dirigeants de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles, a jeté un pavé dans la mare...