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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Quand Israël trace clairement ses lignes rouges en Syrie

Des frappes israéliennes ont visé durant le week-end une base militaire iranienne au sud de Damas.

Photo d’archives montrant un avion de combat israélien F-15 décollant d’une base aérienne. Photo Reuters

Israël a encore une fois prouvé que sa sécurité nationale prime sur tout, traçant ses propres lignes rouges en Syrie. L'aviation israélienne a ainsi frappé dans la nuit du vendredi à samedi une base militaire en Syrie, dans la région d'al-Kiswah, à 14 kilomètres au sud de Damas. Selon l'agence officielle syrienne SANA, au moins deux missiles sol-sol tirés par l'État hébreu ont été interceptés par les systèmes syriens de défense antiaérienne, alors que d'autres projectiles ont causé des dégâts matériels. D'autres sources ont évoqué des raids aériens effectués par des avions de combat israéliens depuis l'espace aérien libanais. De puissantes explosions ont été entendues jusque dans la capitale syrienne, où plusieurs quartiers auraient subi des coupures d'électricité, précise de son côté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le raid a visé des installations militaires soupçonnées d'abriter des militaires iraniens. C'est la BBC qui a divulgué le 10 novembre la construction d'une base militaire iranienne dans cette localité, s'appuyant sur des sources de renseignements occidentales. L'information était accompagnée de photos prises depuis début 2017 montrant la construction de nouveaux bâtiments censés abriter des forces iraniennes.

L'État hébreu s'inquiète de la menace grandissante, à ses yeux, de la présence militaire iranienne ainsi que du Hezbollah et d'autres miliciens chiites alliés du régime syrien, venus s'installer à sa frontière nord, s'approchant trop du plateau du Golan. Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait clairement déclaré devant les députés de son parti, le Likoud : « Nous contrôlons nos frontières, nous protégeons notre pays et nous continuerons à le faire. » « J'ai informé nos amis, à commencer par nos amis américains et aussi nos amis à Moscou, qu'Israël agira en Syrie, et notamment dans le sud de la Syrie, comme il l'entend et en fonction des exigences de sa sécurité », avait également martelé M. Netanyahu. Un principe réitéré la semaine dernière par le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, qui précise : « Nous devons préserver nos intérêts de sécurité. »

(Lire aussi : Lieberman : En Syrie, c'est davantage le Hezbollah que l'Iran)

En septembre, lors de son discours à l'ONU, M. Netanyahu a même menacé les Iraniens en déclarant : « Nous allons agir pour empêcher l'Iran d'établir des bases militaires permanentes en Syrie. » Des propos réitérés récemment par le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gadi Eizenkot : « Nous souhaitons que l'Iran se retire de Syrie. Nous avons dit à voix haute, mais aussi par des canaux plus discrets, que nous n'accepterons pas une consolidation des positions iraniennes en Syrie. Nous ne permettrons pas qu'ils construisent des usines d'armement et des bases militaires. »

Les Israéliens ont en outre tenté, sans succès, de convaincre les Russes de créer une zone tampon de 60 à 80 kilomètres à proximité des hauteurs du Golan, pour éloigner les activités iraniennes de leurs frontières. Moscou s'est seulement engagé à maintenir les milices pro-iraniennes à 5 kilomètres de la frontière israélienne, selon l'accord de « désescalade » dans le sud de la Syrie conclu récemment avec les États-Unis et la Jordanie.

Une première

Ce n'est pas la première fois qu'Israël intervient militairement en Syrie, notamment pour frapper des convois ou des dépôts d'armes destinées au Hezbollah, ou en représailles contre des positions du régime syrien, suite à des obus tombés sur le Golan. Mais si les informations de la BBC s'avèrent exactes, ce sera la première fois qu'Israël bombarde des positions iraniennes, une attaque qui confirme que l'État hébreu fonctionne selon son propre agenda, nonobstant les intérêts des autres puissances impliquées dans le conflit syrien, notamment la Russie. En effet, Israël a toujours fait prévaloir sa sécurité nationale par rapport tout autre intérêt, même s'il venait d'un pays allié. Rappelons par exemple qu'en 1981, les Israéliens avaient détruit le réacteur nucléaire d'Osirak en Irak, qui était à cette époque soutenu par les pays occidentaux, alors que Bagdad était en pleine guerre contre l'Iran.

La tactique israélienne reste néanmoins concentrée sur des frappes ciblées, évitant une escalade militaire avec l'Iran. D'ailleurs, le ministre israélien de la Défense semble avoir préparé le terrain la semaine dernière en minimisant la présence militaire iranienne sur le sol syrien. Pour M. Lieberman, « il est vrai qu'il y a un certain nombre d'experts et de conseillers iraniens, mais il n'y a pas de force militaire iranienne sur les terres syriennes ». Des propos qui, selon le Haaretz, semblent convenir à l'Iran. Ainsi, le quotidien israélien se demande pourquoi Téhéran n'a pas encore réagi à la frappe israélienne. En effet, la presse iranienne, toujours selon Haaretz, a couvert l'attaque israélienne comme étant une frappe contre des installations syriennes, sans faire mention d'une éventuelle présence iranienne sur le site en question. « Si Lieberman dément toute présence iranienne sur le sol syrien, pourquoi les Iraniens diront le contraire ? » se demande le quotidien israélien.

Le mutisme iranien s'accompagne d'un silence côté russe, alors que Moscou a récemment indiqué que la présence iranienne en Syrie est « légitime ». Reste donc à évaluer la position de la Russie par rapport à ce raid : va-t-elle tracer de nouvelles lignes rouges à Israël pour défendre ses alliés ?

 

Pour mémoire

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Israël a encore une fois prouvé que sa sécurité nationale prime sur tout, traçant ses propres lignes rouges en Syrie. L'aviation israélienne a ainsi frappé dans la nuit du vendredi à samedi une base militaire en Syrie, dans la région d'al-Kiswah, à 14 kilomètres au sud de Damas. Selon l'agence officielle syrienne SANA, au moins deux missiles sol-sol tirés par l'État hébreu ont...

commentaires (6)

Allez jouer ailleurs svp

Bery tus

21 h 46, le 04 décembre 2017

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Commentaires (6)

  • Allez jouer ailleurs svp

    Bery tus

    21 h 46, le 04 décembre 2017

  • la seule a faire est que le wali fakih et netanyahu ne s'amusent a se lancer des obus pr dizaines de milliers( s'il faut en croire leur propagande) et ce a partir du Liban, le 2nd un tt petit obus, nucleaire celui-la ! lance sur qui croyez vous ? pas sur la syrie, encore moins sur l'iran qui reste t il comme le dindon de la farce ? je vs laisse deviner.

    Gaby SIOUFI

    13 h 03, le 04 décembre 2017

  • ET PAS SEULEMENT MAIS EN IRAN AUSSI ! LA ROUE EST ENTRAIN DE TOURNER RAPIDEMENT EN DEFAVEUR DE L,AXE DES PRETENDUS MOUMANA3ISTES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 14, le 04 décembre 2017

  • Avec la guerre en Syrie Israël a voulu détruire une bonne fois pour toute les velléités de résistance contre l'occupation de la Palestine. Elle réalise aujourd’hui que c'est tout le contraire qui se passe, ses frontières étant accessibles maintenant à tous les groupes qui veulent sa destruction.

    Zorkot Mohamed

    12 h 07, le 04 décembre 2017

  • Cela doit faire "skier" plu d'un que de constater que le 3adou il sahyouni tient sa ligne contrairement a d'autres puissances....

    IMB a SPO

    12 h 06, le 04 décembre 2017

  • On écrit un article pareil avec des certitudes du genre , ligne rouge israélienne , attaque sur des installations iraniennes etc.... Et d'autres sordidés du même genre , alors que le simple constat qu'il faut faire c'est pourquoi après tant de frappes , d'attaques depuis l'annéedu COMPLOT initie par l'occident en 2011, aidé de leurs larbins arabes du golfe sous supervision des israéliens qui soit disant mettent des lignes rouges etc...donc pourquoi l'Iran qui était totalement absente à cette date est aujourd'hui à 5km des frontières de l'état usurpateur ? Faut arrêter de nous bercer d'illusions , que l'occident à la dérive qui nous mette un clown à la maison Blanche et des criminels à la tête de l usurpie peuvent encore contrôler notre région sans contre pouvoir des nouvelles puissances de l'axe de la résistance. On connaît de qui on parle .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 48, le 04 décembre 2017

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