Un conte de fées à Buckingham Palace

Un prince et une actrice, comme dans un conte de fées : Harry et Meghan Markle vont se marier prochainement, de quoi mettre du baume au cœur des Britanniques en pleines turbulences liées au Brexit, et moderniser l'image de la famille royale.
C'est donc désormais officiel : Harry, âgé de 33 ans, le trublion de la famille royale, l'habitué des pitreries, qui fut longtemps l'un des célibataires les plus convoités de la planète, va se ranger. Alors que la rumeur avait enflé ces derniers jours à Londres, l'heureuse nouvelle a été annoncée hier matin dans un communiqué publié sur Twitter par Clarence House, la résidence officielle du prince Charles, le père de Harry. « Son Altesse Royale et Mlle Markle se sont fiancés à Londres plus tôt ce mois-ci. Le prince Harry en a informé Sa Majesté la reine et d'autres membres proches de sa famille », indique le communiqué, précisant que « le mariage aura lieu au printemps 2018 ».
Hier, à la mi-journée, le couple est apparu radieux, elle en manteau blanc, lui en costume bleu, dans les jardins du palais de Kensington, pour une séance photo. Meghan Markle, émue et un brin nerveuse, a montré aux médias sa bague de fiançailles en diamants, que Harry aurait lui-même dessinée, selon des médias britanniques. « Je suis aux anges », a déclaré le prince, très à l'aise devant les caméras, ajoutant sur le ton de l'humour : « Je suis aussi très content qu'il ne pleuve pas. » Harry a également confié être tombé amoureux de Meghan « au premier regard ». Le prince Harry et Meghan Markle s'étaient affichés ouvertement, pour la première fois en public, à Toronto fin septembre, arrivant main dans la main à un match de tennis aux Invictus Games. « Nous sommes un couple. Nous sommes amoureux. (...) Nous sommes heureux. Personnellement, j'adore les grandes histoires d'amour », avait alors déclaré, au magazine Vanity Fair, l'Américaine qui s'est fait connaître dans la série télévisée Suits, précisant avoir rencontré Harry à Londres en juillet 2016.

Après Wallis Simpson...
Si aucune précision n'a encore été donnée sur les futures noces, elles devraient susciter un engouement exceptionnel dans un Royaume-Uni séduit par cette union peu commune, pour une famille royale en tout cas, entre un prince et une actrice étrangère, métisse – sa mère est afro-américaine –, divorcée et roturière. La belle jeune femme au physique de mannequin, âgée de 36 ans, sera toutefois la deuxième Américaine divorcée à faire son entrée dans la famille royale britannique après Wallis Simpson, pour qui le roi Edouard VIII avait dû abdiquer en 1936.
Parmi les premiers à réagir, la reine Elizabeth II et son époux le prince Philip se sont dit « enchantés » par le futur mariage de leur petit-fils. Les parents de Meghan Markle, Thomas W. Markle et Doria Ragland, se sont de leur côté dit « incroyablement heureux » pour le couple. « Notre fille a toujours été une personne aimante et bonne, ont-ils souligné. La voir se marier à Harry, qui partage les mêmes qualités, est une source de grande joie. » Les congratulations étaient aussi de rigueur du côté de Downing Street, où la Première ministre Theresa May a offert « ses plus chaleureuses félicitations ». « C'est un moment de grande fête pour deux personnes amoureuses et, en mon nom personnel, au nom du gouvernement et du pays, je leur souhaite beaucoup de bonheur », a déclaré Mme May.
Près du palais de Buckingham, l'annonce du mariage a provoqué des réactions enthousiastes. « Je trouve que c'est génial (...). Nous avons besoin de bonnes nouvelles au moment où on passe notre temps à nous battre contre tout, le Brexit, le harcèlement sexuel », a dit Helen, une Britannique de 58 ans. « Je suis vraiment ravi », a renchéri son compatriote John Egan. Harry, « c'est le plus décontracté dans la famille royale. Il fait ce qu'il veut plutôt que de s'en tenir aux traditions », a souligné cet homme de 72 ans, espérant que ce mariage atypique pourrait profiter à une famille royale « engoncée » dans ses principes. La seule voix discordante, ou presque, est venue du chef de l'organisation Republic, qui milite pour la fin de la monarchie britannique. « Souhaiter le meilleur pour Harry et Meghan ? Je préfère souhaiter une République », a ainsi déclaré Graham Smith.

Une féministe à Buckingham
Né le 15 septembre 1984 à Londres, Harry de Galles, fils cadet de Lady Di et du prince Charles, est cinquième dans l'ordre de succession au trône britannique. Longtemps abonné aux pages people des tabloïds britanniques pour ses frasques diverses, ce rouquin passionné de sport s'est assagi au contact de l'armée, où il a servi en tant que pilote d'hélicoptère. Meghan Markle, elle, est diplômée d'une école de communication et comme Harry, elle est engagée dans l'humanitaire. Pour le tabloïd britannique Daily Mail, « il est aisé de voir ce que l'insouciant prince Harry et Meghan Markle ont en commun. Ce qui est moins clair, en revanche, est ce que certaines femmes de la famille royale vont faire d'une jeune femme aussi farouchement indépendante ». Meghan Markle affirme en effet régulièrement ses convictions féministes, forgées depuis son enfance à Los Angeles, en Californie, et milite auprès de l'ONU sur la question de la condition des femmes.
Une fois mariée, l'actrice devrait très vraisemblablement devenir duchesse, comme l'avait été Kate Middleton après avoir dit « oui » au prince William (frère de Harry) en 2011. Et, à peine annoncée la nouvelle de son mariage, les parieurs britanniques misaient déjà sur la possibilité que la promise soit enceinte au moment de la célébration, ou qu'Elton John, qui fut un proche de la princesse Diana, y joue quelques chansons. Le couple s'installera à Nottingham Cottage, dans l'enceinte du palais de Kensington où vivent également William, son épouse Kate et leurs deux enfants, George et Charlotte.
Source : AFP