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Turquie: maintien en détention du président local d'Amnesty

Un tribunal d'Istanbul a décidé mercredi de maintenir en détention le président d'Amnesty International en Turquie, accusé d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, a indiqué l'ONG.

Au terme de l'audience, la deuxième de ce procès controversé, Taner Kiliç a été maintenu "en détention provisoire, malgré une absence totale de preuves à son encontre", a annoncé Amnesty International sur son site internet.
M. Kiliç est jugé avec dix autres militants des droits de l'Homme, dont la directrice d'Amnesty en Turquie, Idil Eser, un ressortissant allemand, Peter Steudtner, et un activiste suédois, Ali Gharavi, tous accusés d'avoir aidé trois "organisations terroristes": le mouvement du prédicateur Gülen, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C.

Les conditions du contrôle judiciaire des autres accusés qui comparaissaient libres mercredi, ont par ailleurs été levées, a précisé Amnesty sur son compte Twitter turc, ajoutant que la prochaine audience était prévue le 31 janvier 2018.
MM. Gharavi et Steudtner, arrêtés en juillet et relâchés fin octobre, ont déjà quitté le pays.
"C'est encore une occasion manquée pour corriger une injustice grossière", a réagi John Dalhuisen, directeur du programme Europe d'Amnesty International, dans un communiqué.
M. Kiliç a été arrêté en juin, accusé d'appartenir à "une organisation terroriste armée", en l'occurrence la mouvance du prédicateur Gülen. Ce dernier est présenté par Ankara comme l'instigateur de la tentative de putsch de juillet 2016, ce qu'il nie.

M. Kiliç est notamment accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme le moyen de communication privilégié des putschistes et qui sert d'élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d'Etat manqué.

Au cours de l'audience, l'accusé "a pu démontrer, témoignage d'expert indépendant à l'appui, qu'il n'y avait aucune trace de ce fameux téléchargement", rapporte Amnesty sur son site, ajoutant que le procureur n'avait pas présenté de preuve de l'existence de l'application sur le téléphone de M. Kiliç.
Ce procès de militants des droits de l'Homme a renforcé l'inquiétude quant à l'érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de putsch, à la suite de laquelle 50.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et des membres de la société civile.

Le ministère français des Affaires étrangères a ainsi réclamé mercredi "la libération rapide de M. Taner Kiliç" et appelé Ankara au "respect de ses engagements européens et internationaux".

Un tribunal d'Istanbul a décidé mercredi de maintenir en détention le président d'Amnesty International en Turquie, accusé d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, a indiqué l'ONG.
Au terme de l'audience, la deuxième de ce procès controversé, Taner Kiliç a été maintenu "en détention...