Rechercher
Rechercher

Liban - Décryptage

La récente crise a renforcé les liens entre les responsables...

Demain, mercredi, le Liban a rendez-vous avec une photo officielle montrant côte à côte le chef de l'État, le président de la Chambre et le Premier ministre. Selon des sources proches du pouvoir, ce sera ainsi la meilleure réponse à toutes les tentatives de déstabiliser, au moins politiquement, le Liban, en y provoquant une crise gouvernementale et institutionnelle. Les mêmes sources sont convaincues que la relation entre les trois responsables s'est renforcée à la faveur de la dernière crise causée par la démission à partir de Riyad de Saad Hariri. Un des indices du fait que les responsables du pays, dans ce qu'ils représentent au niveau de leurs communautés respectives et au niveau du pays en général, sont pratiquement sur la même longueur d'onde réside dans la position identique (avec des nuances dans la forme) du chef de l'État Michel Aoun et du président de la Chambre Nabih Berry au cours de leurs entretiens avec le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmad Aboul Ghaith. Aussi bien Aoun que Berry, chacun à sa manière, ont répondu à la condamnation feutrée du gouvernement libanais dans le cadre du communiqué adopté dimanche par les ministres arabes des Affaires étrangères par le refus total de ce genre d'accusation, même indirecte ou déguisée. Le chef de l'État a rejeté la moindre allusion à la possibilité pour le gouvernement libanais d'appuyer indirectement ou de couvrir d'une façon ou d'une autre le terrorisme, mettant en avant les menaces israéliennes qui autorisent et justifient la résistance de tous les Libanais pour les neutraliser ou les contrecarrer. Le président de la Chambre a rappelé, de son côté, toutes les résolutions de la Ligue arabe appuyant la résistance contre Israël. Au point que, face à des journalistes motivés, Ahmad Aboul Ghaith s'est trouvé obligé d'expliquer qu'il n'a jamais été question d'accuser le gouvernement libanais de couvrir ou d'aider le terrorisme. Selon lui, les critiques sont adressées à une partie qui participe au gouvernement et qui a déjà été classée dans le cadre de précédentes décisions dans la liste des organisations terroristes.

 

Cette harmonie sur le fond et dans une période aussi délicate suffira-t-elle à permettre au Liban de surmonter la crise déclenchée le 4 novembre par la déclaration de démission de Saad Hariri à partir de Riyad ? Les spéculations vont bon train, d'autant que du côté de Saad Hariri, les informations données par les milieux qui lui sont proches sont contradictoires. Certains disent qu'il compte maintenir sa démission, ne pouvant pas contourner la décision saoudienne de maintenir le Hezbollah en dehors du gouvernement et d'adopter des mesures concrètes pour l'isoler politiquement et sur le plan populaire. Il se serait engagé en ce sens auprès du prince héritier Mohammad ben Selmane au cours de leur dernier entretien avant son départ pour Paris, vendredi dans la nuit. Les partisans de cette théorie ajoutent que de toute façon, Saad Hariri est convaincu du bien-fondé de cette démarche, sachant qu'il a lui-même souffert des pratiques des ministres du Hezbollah au sein du gouvernement qu'il préside, concernant notamment la coordination avec le régime de Damas. D'autres disent au contraire qu'avec l'élan de sympathie dont il a fait l'objet et les démarches inattendues et inhabituelles d'une rare fermeté du chef de l'État pour obtenir son retour au Liban, M. Hariri est convaincu d'avoir un rôle important à jouer dans l'étape future pour préserver la stabilité et renforcer la relance des institutions qui avait commencé depuis ce qu'on appelle « le compromis présidentiel ». Les partisans de cette seconde thèse laissent entendre que M. Hariri a appris au cours de l'année écoulée qu'il faut faire preuve de pragmatisme et de réalisme, d'autant que les données internes ne permettent pas à l'heure actuelle d'exclure le Hezbollah. Le seul résultat d'une confrontation avec cette formation serait de renforcer son emprise sur le pays, sans parler du découragement et de la crise sociale et économique qu'elle pourrait provoquer chez les Libanais dans leur ensemble.

Les partisans de cette seconde thèse reconnaissent que la situation de M. Hariri n'est pas facile, puisqu'il est pris au piège entre deux courants contradictoires. S'il fait ce que lui demande l'Arabie, il fera entrer le pays dans une confrontation qui n'est pas à l'avantage de son camp et qui sera destructrice pour le Liban. Et s'il passe outre, il aura sur le dos les dirigeants saoudiens, alors que l'Arabie a toujours été l'un des principaux appuis de la communauté sunnite au Liban.

Selon ses proches, il essaie de trouver un compromis entre ces deux attitudes contradictoires. Il a déjà sollicité l'aide du président français, qui s'est gracieusement impliqué dans l'élaboration du scénario de son départ de Riyad, et il compte aussi demander l'aide du président égyptien pour pousser les dirigeants saoudiens à être plus compréhensifs au sujet de la spécificité libanaise. Il compte aussi sur le chef de l'État pour pousser le Hezbollah à donner des signes positifs. Ce qui pourrait ne pas être si difficile, puisque le Hezbollah n'a pas de combattants au Yémen, sa position au sujet de la guerre qui s'y déroule depuis deux ans et demi étant essentiellement politique et médiatique, alors qu'en Syrie et en Irak, les combats contre Daech touchent à leur fin....

Si ces tentatives de trouver un nouveau compromis dans le même esprit que le précédent, mais « actualisé », n'aboutissaient pas, Saad Hariri devrait confirmer sa démission. Comme il sera difficile de former un autre gouvernement, il devra se charger de gérer les affaires courantes et éventuellement prendre des décisions importantes. Le chef de l'État a déjà évoqué cette possibilité en parlant de « circonstances exceptionnelles ». Une de ces décisions pourrait être l'organisation d'élections législatives anticipées pour réduire la durée de la crise politique...

Demain, mercredi, le Liban a rendez-vous avec une photo officielle montrant côte à côte le chef de l'État, le président de la Chambre et le Premier ministre. Selon des sources proches du pouvoir, ce sera ainsi la meilleure réponse à toutes les tentatives de déstabiliser, au moins politiquement, le Liban, en y provoquant une crise gouvernementale et institutionnelle. Les mêmes sources...

commentaires (4)

Les menaces israéliennes... c'est la chemise d'Osman que l'on ressasse 27 fois par jour même les jours fériés. Trouvez autre chose, chère Scarlett, on en a marre d'entendre cela surtout personne n'y croit. Cessez de prendre les Libanais pour des abrutis.

Un Libanais

10 h 35, le 21 novembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Les menaces israéliennes... c'est la chemise d'Osman que l'on ressasse 27 fois par jour même les jours fériés. Trouvez autre chose, chère Scarlett, on en a marre d'entendre cela surtout personne n'y croit. Cessez de prendre les Libanais pour des abrutis.

    Un Libanais

    10 h 35, le 21 novembre 2017

  • DIVAGATIONS ET BARATINS EMBELLISENT CET ARTICLE ! DU PARTI PRIS AVEC CONTRE PARTIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 14, le 21 novembre 2017

  • encore un atout a ajouter a l'Iran. LE Liban lui, au contraire, en paiera un prix d'autant plus eleve. CAR SI L'IRAN LE VEUT un pays revolutionnaire/guerroyer regional, L'IRAN et les 3 presidents sont maintenant au fait de leur gloire revolutionnaire: le Liban est en guerre AUSSI contre ....... la liste est longue

    Gaby SIOUFI

    09 h 45, le 21 novembre 2017

  • Et bl bla bla ! C'est fini les gentillesses il n'y a que deux solutions soit le Liban prends des dispositions pour se distancer des deux tendances et plus particulièrement de l'Iran et il y aura un gouvernement, dans le cas contraire Hariri maintiendra sa démission et il ne sera pas le seul et le Liban partira dans un cercle infernal. Il est temps d'arrêter de prendre les libanais pour des imbéciles

    yves kerlidou

    09 h 00, le 21 novembre 2017

Retour en haut