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Diaspora - Innovation

Comment optimiser les musées libanais sur les plates-formes digitales...

Pour l'expert Haytham Daezly, plus de visibilité sur les réseaux sociaux et Google est indispensable.

Haytham Daezly, actuellement médiateur culturel auprès de l’IMA. Photo Pauline Karroum

À l'ère du virtuel, ses récentes publications gagnent de l'importance et sont de plus en plus d'actualité. Haytham Daezly, auteur de L'essor de la culture virtuelle au Liban, entre effervescence numérique et instabilité politique : réseaux sociaux, musique en ligne et sites institutionnels*, a réussi son pari. Après un parcours en tant que directeur artistique en publicité, le voilà aujourd'hui médiateur culturel auprès de l'Institut du monde arabe à Paris, tirant profit de son expérience sur le terrain dans les domaines artistique et culturel.

Moderniser l'image virtuelle
Parallèlement à son travail, cet homme très actif a effectué des recherches approfondies sur la « fièvre muséale » agitant le Liban. Il en tire des propositions très utiles aux musées virtuels libanais. Pour lui, ces derniers occupent une place indispensable aujourd'hui, puisqu'ils constituent des espaces « réels » pour y exposer des œuvres. Pour cela, il s'agit de les renforcer en les rendant plus attractifs. Comment ? D'abord, en faisant en sorte qu'ils soient plus visibles sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou même Instagram. « On constate aujourd'hui une absence des missions des musées, de la recherche scientifique qu'ils entreprennent et un manque de visibilité de leurs éditions ou de leur médiathèque en ligne », confie-t-il à L'Orient-Le Jour.
Le chercheur ajoute que le Musée virtuel libanais, lancé par l'ancien ministre de la Culture Raymond Arayji, est à repenser dans un monde en pleine mondialisation. Ainsi, il gagnerait à proposer sa présence sur l'Art Project ou Google Arts & Culture. À travers ce projet lancé en 2011, Google s'est associé à des centaines de musées, d'institutions culturelles et d'archives pour héberger en ligne des trésors culturels du monde entier. On y retrouve plusieurs millions d'objets provenant de diverses organisations partenaires, le but étant de rendre du matériel culturel important disponible et accessible à tous, et de le préserver numériquement pour éduquer et inspirer les générations futures. Pour Haytham Daezly, il est indispensable que les musées libanais soient visibles sur cette plate-forme Google, à l'instar des autres musées du monde.
Les musées nationaux sont aussi confrontés à d'autres défis. « D'autres musées dans le monde ont mieux réussi à s'adapter à la modernité, explique-t-il. Ils ont mieux structuré l'affichage de leur page, la lisibilité du texte, l'impact esthétique ou encore l'accroche marketing. Ce n'est pas vraiment le cas des sites libanais. »
Le chercheur donne l'exemple du musée national de Beyrouth. Pour lui, « la lisibilité du texte descriptif dans toutes les sections des collections présentées par périodes doit être améliorée, les photos sans rôle interactif doivent être de meilleure qualité ».
Les musées libanais manquent également de médiations et d'expérimentations numériques bien visibles. « Les choix stylistiques de typographie et de mise en page gagneraient à être mis à jour fréquemment, estime le spécialiste. Et les expositions déjà organisées à l'étranger, ou en cours, doivent être évoquées sur la page consacrée aux événements. »
En attendant, le bilan n'est pas si négatif pour le musée national. Il suffit de lire le nombre de commentaires positifs dont il bénéficie sur certains sites de voyage. La richesse de ses collections, sa place primordiale au cœur de Beyrouth méritent simplement une meilleure exposition sur la scène virtuelle, assure Haytham Daezly, en émigré soucieux de voir son pays d'origine renforcer la visibilité de ses trésors.

* Les recherches de Haytham Daezly sont disponibles en ligne via ce lien :
http://theses.fr/2016LIMO0062.
Pour le découvrir : http://haythamdaezly.tumblr.com

 

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

À l'ère du virtuel, ses récentes publications gagnent de l'importance et sont de plus en plus d'actualité. Haytham Daezly, auteur de L'essor de la culture virtuelle au Liban, entre effervescence numérique et instabilité politique : réseaux sociaux, musique en ligne et sites institutionnels*, a réussi son pari. Après un parcours en tant que directeur artistique en publicité, le voilà...