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Économie - Évasion fiscale

Paradise Papers : les mis en cause rejettent toute irrégularité

De nombreuses personnalités internationales, notamment la reine d’Angleterre, figurent dans les documents d’Appleby. Niklas Halle’n/AFP

Le secrétaire américain au Commerce, les services de la reine d'Angleterre, ou encore des ministres brésiliens et russes ont mis en avant la légalité de leurs investissements face aux révélations des Paradise Papers sur des pratiques d'optimisation fiscale à l'échelle mondiale. Dix-huit mois après les Panama Papers portant sur la fraude fiscale, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays, a commencé dimanche à dévoiler sa nouvelle enquête après un an de travail basé sur la fuite de 13,5 millions de documents financiers, provenant notamment du cabinet international d'avocats Appleby, basé aux Bermudes.
L'Union européenne a jugé ces révélations choquantes, et a réclamé des « sanctions dissuasives ».
Cité dans ces documents, Wilbur Ross, le secrétaire au Commerce dans l'administration Trump, a jugé qu'il n'y avait « rien de répréhensible » au fait qu'il détienne 31 % des parts de Navigator Holdings, une société de transport maritime, dont l'un des principaux clients est l'entreprise russe de gaz et produits pétrochimiques Sibur. Or, parmi les propriétaires de Sibur, figurent Guennadi Timtchenko, un proche du président russe, sanctionné par le Trésor américain après l'annexion de la Crimée, ainsi qu'un gendre de Vladimir Poutine. « Il n'y a pas de liens au niveau des conseils d'administration ni au niveau des actionnaires, je n'ai rien eu à voir avec la négociation de l'accord commercial entre Navigator et Sibur », s'est défendu Wilbur Ross. Il a souligné que le contrat avait été négocié avant qu'il n'intègre le conseil d'administration de Navigator et que l'entreprise Sibur elle-même n'avait « pas été sanctionnée ». Il a toutefois indiqué sur Bloomberg TV qu'il allait « probablement » céder le reste de ses parts dans Navigator. « J'étais en train de les vendre de toute façon mais pas à cause de tout ça », a-t-il précisé. Contacté par l'AFP, le département américain du Commerce a jugé que le secrétaire respectait les normes du gouvernement.

« Scandaleux »
L'ICIJ a également mis au jour des stratégies d'optimisation fiscale d'autres dirigeants politiques de premier rang. La reine d'Angleterre, Elizabeth II, dispose ainsi, via le duché de Lancaster, domaine privé de la souveraine et source de ses revenus, d'une dizaine de millions de livres sterling d'avoirs (soit 13 millions de dollars) dans des fonds aux îles Caïmans et aux Bermudes, selon la BBC et The Guardian. « Tous nos investissements font l'objet d'un audit complet et sont légitimes », a affirmé une porte-parole du duché de Lancaster. Ces derniers ne représentent que 0,3 % de la valeur totale du duché, selon elle. Le chef de l'opposition britannique, le travailliste Jeremy Corbyn, a néanmoins estimé que c'était « scandaleux » et réclame de « frapper fort » contre ceux, personnes fortunées ou multinationales, qui profitent des failles du système pour payer le moins d'impôts possible.
Au Brésil, les ministres de l'Économie et de l'Agriculture, Henrique Meirelles et Blairo Maggi, ont à leur tour nié toute irrégularité après que leurs noms ont été liés à des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.
Au Canada, le milliardaire Stephen Bronfman, à la tête de l'ex-société de vins et spiritueux Seagram, a placé avec son parrain Leo Kolber 60 millions de dollars américains dans une société offshore aux îles Caïmans, a révélé le Toronto Star. Cet ami de Justin Trudeau, responsable de la collecte de fonds lors de la campagne électorale de 2015 pour le compte du Parti libéral canadien, pourrait devenir encombrant pour le Premier ministre, élu sur des promesses de réduction des inégalités et de justice fiscale.
Des hommes politiques russes ont aussi minimisé des fuites distinctes des Paradise Papers visant deux sociétés publiques, la VTB, deuxième plus grande banque russe, sous le coup de sanctions américaines, qui aurait investi dans Twitter, et Gazprom, le géant gazier russe, qui aurait financé indirectement un instrument de placement possédant des parts de Facebook. Les géants américains Apple et Nike mais aussi le champion de formule 1 Lewis Hamilton ont été également clients des paradis fiscaux, révèlent les Paradise Papers.
Source : AFP

Le secrétaire américain au Commerce, les services de la reine d'Angleterre, ou encore des ministres brésiliens et russes ont mis en avant la légalité de leurs investissements face aux révélations des Paradise Papers sur des pratiques d'optimisation fiscale à l'échelle mondiale. Dix-huit mois après les Panama Papers portant sur la fraude fiscale, le Consortium international des...

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