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Birmanie: l'ONU abandonne un projet de résolution pour une simple déclaration

Le Royaume-Uni et la France, faute d'accord avec la Chine, ont renoncé à un projet de résolution condamnant la Birmanie pour la crise des Rohingyas, qui devait se traduire lundi par une simple déclaration du Conseil de sécurité, selon des diplomates.

Proche soutien du régime birman, Pékin reste très réticent à accentuer la pression sur ce dernier malgré la crise humanitaire sans précédent à cette échelle et aussi rapidement provoquée par l'exode depuis fin août au Bangladesh de plus de 600.000 Rohingyas fuyant une répression militaire.

La déclaration du Conseil de sécurité, dont la publication était attendue lundi après-midi, devait rappeler, sans évoquer de sanctions, trois exigences de l'ONU à l'égard de la Birmanie: arrêt des violences, accès sans entrave pour l'aide humanitaire dans l'Etat Rakhine, dans l'ouest birman, et retour des réfugiés dans leurs zones d'origine.

Depuis le déclenchement de la crise des Rohingyas fin août, ces exigences ont déjà été clamées par le Conseil de sécurité à plusieurs reprises, mais sans grande mise en application jusqu'à présent. Soucieux de préserver à tout prix leur unité, les membres du Conseil de sécurité ont progressé à pas comptés depuis plus de deux mois, passant d'une réunion à huis clos à une réunion publique, d'éléments à la presse à une déclaration ce lundi du président en exercice du Conseil, l'Italie en novembre.

Lors d'un entretien lundi avec la responsable birmane Aung San Suu Kyi, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, "a exprimé la vive préoccupation de la France concernant les violences et les déplacements forcés dont sont victimes les populations rohingyas", selon un communiqué du Quai d'Orsay.

Le ministre "a demandé à ce que les forces de sécurité birmanes mettent fin aux violences", assurent "sans discrimination la protection" des civils, et "garantissent, le plus rapidement possible, le rétablissement d'un accès humanitaire sûr et sans entrave ainsi que l'accès aux médias" dans l'ouest de la Birmanie, selon la même source.

Quelque 900.000 musulmans rohingyas de Birmanie sont entassés aujourd'hui dans des conditions insalubres dans des camps de tentes dans le sud du Bangladesh. L'exode de plus de 600.000 d'entre eux depuis fin août a été qualifié par l'ONU d'"épuration ethnique".

Le Royaume-Uni et la France, faute d'accord avec la Chine, ont renoncé à un projet de résolution condamnant la Birmanie pour la crise des Rohingyas, qui devait se traduire lundi par une simple déclaration du Conseil de sécurité, selon des diplomates.
Proche soutien du régime birman, Pékin reste très réticent à accentuer la pression sur ce dernier malgré la crise humanitaire sans...