Versace, sa vie, sa mort et sa résurrection

Le 15 juillet 1997, l'annonce de la mort de Gianni Versace tombe comme un coup de tonnerre. Le créateur a été assassiné par un tueur en série, Andrew Cunanan, devant le portail de sa villa, à Miami. Selon la légende, quand la princesse Diana apprend la nouvelle, elle demande à son garde du corps si la même chose pourrait lui arriver bientôt. Elton John chante aux funérailles de Gianni, à Milan. Deux mois plus tard, il chantera à celles de Lady Di.
Avec la disparition de Versace, c'est tout un chapitre qui se tourne, fait de bling-bling, de flambe et de générosité, de super models sublimes et surpayées, de photographes stars et audacieux, d'invités exclusifs pour lesquels le couturier a inventé le concept du front row. La mode selon Versace est tapageuse, excessive et outrancière, à l'image de cette fin des années 80 en mal de fête après les ravages du sida. Quand la mort devient obsédante, il offre, avec la certitude de ne pas passer inaperçu, l'illusion de l'immortalité.
Ce fut le cas avec la robe That Dress attachée avec de grosses épingles à nourrice dont il habilla Liz Hurley lors de la première de Quatre mariages et un enterrement. De son enfance calabraise, il aura gardé deux obsessions qui construiront son univers esthétique : l'architecture antique et la prostitution. La série à succès American Crime Story a lancé un casting de haut niveau en vue de sa troisième saison consacrée au meurtre de Gianni Versace et de la chasse à l'homme dont a fait l'objet Andrew Cunanan. On murmure aussi qu'un biopic, dirigé par le doublement palmé Bille August et incarné par Antonio Banderas, serait en chantier depuis juillet.