L'UE veut que Malte fasse "tout" pour élucider le meurtre de la blogueuse

La Commission européenne demande à Malte de "tout mettre en oeuvre" pour faire aboutir l'enquête sur l'assassinat de la journaliste et blogueuse anti-corruption Daphne Caruana Galizia, après l'appel à une enquête indépendante lancé par huit grands médias.

"Nous insistons pour que les autorités maltaises mettent tout en oeuvre pour s'assurer que cet assassinat atroce, barbare, n'aboutisse pas à la situation à laquelle les auteurs veulent apparemment parvenir: que personne n'ose poser les questions pertinentes et qu'aucun journaliste n'ose enquêter sur les puissances en présence", a commenté le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, selon un extrait de sa réponse aux huit médias que l'AFP a pu consulter vendredi.
"Cela n'arrivera pas en Europe. Pas sous la surveillance de cette Commission", a-t-il ajouté.

Jeudi les directeurs et rédacteurs en chef de huit grands médias -- Le Monde, le Guardian, la BBC, le New York Times, la Süddeutsche Zeitung, le Financial Times, El Pais et La Repubblica -- avaient réclamé à l'exécutif européen l'ouverture d'une "enquête indépendante", interpellant directement M. Timmermans.

Le commissaire, en charge des questions d'Etat de droit, souligne que "les yeux de l'Europe sont tournés vers les autorités maltaises".
"Nous voulons que ceux directement et indirectement responsables pour ce meurtre horrible soient amenés devant la justice. Et nous voulons que les investigations soit menées jusqu'au bout, afin que tout autre méfait qui émergerait (en lien avec le meurtre, ndlr) soit aussi poursuivi et que de potentiels problèmes structurels soient résolus", a encore affirmé M. Timmermans.

Vendredi, jour des obsèques de Daphne Caruana Galizia à Malte, les drapeaux du siège de la Commission à Bruxelles ont été mis en berne en son honneur et en l'honneur "de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté d'expression".