Syrie: le régime en passe de reprendre la ville de Deir ez-Zor à l'EI

Les forces du régime syrien ont repris jeudi au groupe Etat islamique (EI) plusieurs quartiers de la ville de Deir ez-Zor, a rapporté l'agence officielle Sana, alors que les jihadistes sont acculés dans leurs derniers réduits en Syrie et en Irak.

L'armée syrienne mène depuis septembre une offensive au cœur du chef-lieu de Deir ez-Zor, dans l'est syrien, pour reprendre à l'EI les quartiers sous son contrôle, après avoir brisé un siège imposé par les jihadistes aux secteurs gouvernementaux, encerclés depuis près de trois ans.

Appuyées par l'aviation russe, les forces du régime ont repris trois quartiers à l'EI, "resserrant l'étau" autour des jihadistes dans d'autres secteurs de la ville, a annoncé jeudi Sana.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé l'avancée du régime à Deir ez-Zor, chef-lieu d'une province riche en pétrole, frontalière de l'Irak.
"Les forces du régime poursuivent leur progression dans la ville de Deir ez-Zor", indique l'OSDH.

Le régime contrôle désormais "plus de 95% de la ville" et les jihadistes sont "acculés dans les quelques centaines de mètres" encore sous leur contrôle dans la cité, selon l'OSDH.
"Si les forces du régime réussissent à poursuivre leur avancée, elles pourront mettre fin à la présence de l'EI (dans la ville) dans les heures ou les jours à venir", estime l'OSDH.

La province de Deir ez-Zor est actuellement le théâtre de deux offensives distinctes visant à reprendre à l'EI les territoires sous son contrôle.
L'une est menée par les forces du régime, appuyées par l'aviation russe, l'autre par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014, l'EI a multiplié les défaites ces derniers mois, cédant l'un après l'autre les vastes territoires conquis en Irak et en Syrie.

Le 17 octobre, l'organisation ultraradicale a perdu Raqqa, son ancienne "capitale" de facto dans le nord syrien, après une offensive de plusieurs mois des FDS.
Son bastion principal est désormais Boukamal et les territoires alentours, à la frontière avec l'Irak.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar el-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.