La ministre française des Armées au Pentagone pour parler Syrie, Iran, Sahel

La ministre française des Armées Florence Parly a rencontré vendredi au Pentagone le ministre américain de la Défense Jim Mattis pour discuter des opérations militaires en Syrie après la chute de Raqqa, l'accord sur le nucléaire iranien et la lutte anti-jihadistes au Sahel.

"Nous vous remercions pour le soutien que vous nous apportez (...) dans le combat que nous menons au Mali et aussi pour ce que nous faisons ensemble" en Syrie et en Irak, a déclaré Mme Parly au début de sa rencontre avec M. Mattis.

Avec la chute de Raqqa, "nous avons gagné ensemble une bataille mais pas complètement la guerre et la prochaine étape est une chose dont j'aimerais beaucoup discuter avec vous", a ajouté la ministre, qui s'exprimait en anglais.

La France, qui plaide pour une solution politique négociée en Syrie, tente de réunir un "groupe de contact" qui mettrait autour de la table l'opposition comme les représentants du régime syrien, les pays membres permanents du Conseil de sécurité, l'UE et les acteurs de la région comme le Liban, et associerait aussi l'Iran, proposition qui suscite l'hostilité des Américains.

Dans ses remarques préliminaires, Mme Parly a aussi mentionné "l'inquiétude majeure" de la France au sujet de l'Iran et la Corée du Nord, deux sujets sur lesquels la position du président américain Donald Trump inquiète Paris.

Dans la matinée, la ministre française, dont c'était la première visite à Washington, avait regretté dans un discours au Center for Strategic International Studies le refus de Donald Trump de "certifier" l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015, réclamé son durcissement par le Congrès et menacé d'un retrait des Etats-Unis si ses demandes n'étaient pas satisfaites.
"Nous avons besoin de l'accord", a-t-elle déclaré. "Le laisser tomber serait faire un cadeau aux durs du régime iranien, et un premier pas vers de futures guerres".

Pour sa part, M. Mattis a remercié la France pour son soutien lors de l'embuscade qui a coûté la vie à quatre soldats des forces spéciales américaines la semaine dernière au Niger. Des Mirage 2000 avaient tenté de bombarder les assaillants mais s'étaient abstenus en raison de la confusion au sol, et c'était des hélicoptères médicaux français qui avaient évacué les blessés.

Les Etats-Unis soutiennent les opérations conduites par l'armée française contre des groupes jihadistes actifs au Sahel, apportant notamment du ravitaillement aérien pour les avions français et échangeant du renseignement.