Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Reprise du procès de deux enseignants en grève de la faim en Turquie

L'un des deux enseignants en grève de la faim depuis six mois en Turquie pour contester leur limogeage dans le cadre des purges lancées en 2016 a réclamé de retrouver son poste lors d'une nouvelle audience de son procès jeudi près d'Ankara.

Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un instituteur, font partie des plus de 140.000 personnes limogées par des décrets-lois émis dans le cadre de l'état d'urgence instauré après le putsch avorté du 15 juillet 2016, imputé à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

Ils ont entamé en mars une grève de la faim mais ont été arrêtés fin mai, accusés d'appartenance à un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C, classé "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne et les Etats-Unis.
Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

Ni l'un ni l'autre des accusés n'avaient pu assister à une première audience le 14 septembre, les autorités invoquant des considérations liées à leur sécurité et à leur état de santé.
M. Özakça, longue barbe et corps amaigri, était néanmoins présent jeudi, et a pu présenter sa défense, qu'il n'a interrompue à de brèves reprises que pour reprendre son souffle.

"Nous avons entamé une grève de la faim pour récupérer notre travail. C'est tout", a-t-il déclaré. Il s'est ainsi dit déterminé à poursuivre cette action jusqu'à ce que les autorités accèdent à cette requête.
"Je veux mon travail, je veux mes élèves", a-t-il répété.
"Ils nous ont incarcérés pour intimider" toutes les personnes limogées, a-t-il ajouté, qualifiant à plusieurs reprises le procès de "politique".

Tout au long de sa déclaration, ses grands-parents, présents dans l'assistance au côté de sa mère, étouffaient de lourds sanglots.

Il a par ailleurs échangé, à travers le mur de gendarmes qui les séparaient, quelques sourires avec son épouse, Esra Özakça, également limogée, et qui a entamé une grève de la faim au moment de l'incarcération de son mari.

Il a également dénoncé le transfert "de force" de Nuriye Gülmen, dans la nuit de lundi à mardi de l'hôpital du complexe pénitentiaire de Sincan, près d'Ankara, où il est également maintenu depuis fin juillet, aux soins intensifs d'un hôpital d'Ankara.

La soeur de Nuriye, Beyza Gülmen, également présente parmi les dizaines de personnes venues en soutien jeudi, affirme que la jeune femme "est dans un état critique".

Mme Gülmen et M. Özakça ont perdu respectivement 18 et 33 kilos depuis le début de leur grève de la faim.
Quatorze avocats impliqués dans ce dossier, arrêtés deux jours avant l'ouverture de leur procès, ont été écroués il y a une semaine, eux-mêmes accusés d'appartenance au DHKP-C.

L'un des deux enseignants en grève de la faim depuis six mois en Turquie pour contester leur limogeage dans le cadre des purges lancées en 2016 a réclamé de retrouver son poste lors d'une nouvelle audience de son procès jeudi près d'Ankara.
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un instituteur, font partie des plus de 140.000 personnes limogées par des décrets-lois émis...