La Cour suprême du Brésil a repris mercredi ses débats autour de la validité de la demande de mise en examen du président Michel Temer pour obstruction à la justice et participation à une organisation criminelle.
Si les juges décident que la procédure doit suivre son cours, le dossier sera soumis à la Chambre des députés, qui devra alors décider si elle autorise ou non l'ouverture d'un procès. Dans le cas où les deux tiers des parlementaires jugeraient la demande recevable, le président serait alors écarté du pouvoir pour six mois le temps de son jugement.
La Cour suprême a suspendu mercredi dernier les débats concernant une demande des avocats de M. Temer d'empêcher toute procédure de mise en examen le temps de déterminer si l'obtention de preuves a été entachée d'irrégularités. Ce report a permis à l'ex-procureur général Rodrigo Janot d'accuser formellement le président pour la deuxième fois, en fondant justement une partie de son argumentation sur les preuves en question.
Le procureur a quitté son poste dimanche, son mandat arrivant à son terme, et a été remplacé par Raquel Dodge, magistrate choisie par le président actuel parmi trois candidats possibles.
En juin, Rodrigo Janot avait déjà présenté une demande de mise en examen pour "corruption passive", mais M. Temer était parvenu à sauver son mandat en obtenant une large majorité au Parlement. Le président est à présent accusé d'être le "leader d'une organisation criminelle" qui aurait détourné 587 millions de réais (environ 158 millions d'euros au taux de change actuel).
Mais avant de décider de soumettre une nouvelle demande à la chambre basse, la Cour suprême peut la renvoyer à la nouvelle procureure, le temps de déterminer la validité des preuves issues des confessions de cadres du géant de la viande JBS.
L'accusation est basée principalement sur les révélations de Joesley Batista, un des propriétaires de l'entreprise, qui a déclenché un véritable séisme politique en remettant aux autorités un enregistrement sonore au contenu hautement compromettant pour M. Temer.
Dans cet enregistrement clandestin, rendu public en mai, le chef de l'État semble donner son accord pour l'achat du silence d'un ancien député aujourd'hui en prison.
Mais l'accord noué par les cadres de JBS en échange d'immunité a depuis été annulé et Joesley placé en détention provisoire, soupçonné d'avoir omis de fournir des éléments aux enquêteurs.
Si les juges décident que la procédure doit suivre son cours, le dossier sera soumis à la Chambre des députés, qui devra alors décider si elle autorise ou non l'ouverture...
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