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Moyen Orient et Monde - Visite pontificale

François appelle la Colombie à « fuir toute tentation de vengeance »

Le souverain pontife a appelé la jeunesse à « regarder en avant sans le fardeau de la haine ».

Le pape François hier à Bogota. Federico Rios/Reuters

Le pape François a appelé hier la Colombie à « fuir toute tentation de vengeance » et à « pardonner » les blessures infligées pendant plus de 50 ans de guerre, dans ce pays qui avance sur le chemin d'une paix encore fragile. « La recherche de la paix est un travail toujours inachevé, une tâche sans répit et qui exige l'engagement de tous », a déclaré le souverain pontife, arrivé la veille à Bogota pour sa première visite pontificale en Colombie.
Lors de son premier discours, devant 700 personnalités politiques et religieuses rassemblées sur la place d'armes du palais présidentiel Casa de Nariño, il a encouragé les Colombiens à s'efforcer de « fuir toute tentation de vengeance et de recherche d'intérêts particuliers et à court terme ». Dans son deuxième discours, il a lancé un appel aux jeunes en les incitant à « pardonner ». Soulignant que la société « n'est pas constituée uniquement par quelques "pur-sang", mais par tous », il a affirmé que « plus difficile est le chemin qui conduit à la paix et à l'entente, plus nous devons nous engager à reconnaître l'autre, à guérir les blessures et à construire des ponts, à serrer les liens et à nous entraider ».
Le président Juan Manuel Santos et Prix Nobel de la paix 2016, qui s'est ensuite entretenu en privé avec le pape, a estimé qu' « il ne sert à rien de faire taire les fusils si nous restons armés dans nos cœurs. Il ne sert à rien de terminer une guerre si nous continuons à nous voir les uns les autres comme ennemis ».
François soutient le processus de paix engagé par M. Santos qui a signé en novembre un accord de paix historique avec la puissante guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), apparue en mai 1964 et aujourd'hui reconvertie en parti politique légal. Lundi, deux jours avant la venue du pape argentin, le gouvernement a conclu le premier cessez-le-feu bilatéral de l'histoire avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion active en pourparlers de paix depuis février.

Sans le fardeau de la haine
Le souverain pontife, âgé de 80 ans, s'est aussi adressé hier plus particulièrement à la jeunesse de ce pays de 48 millions d'habitants, à grande majorité catholiques. « Prenez le risque de rêver en grand ! » a-t-il dit depuis le balcon de l'archevêché, à près de 22 000 jeunes rassemblés sur la place Bolivar, cœur de Bogota. « Que vos illusions et projets donnent de l'oxygène à la Colombie et la remplissent de saines utopies », a-t-il ajouté, en les jugeant capables de « regarder en avant sans le fardeau de la haine ». « Votre jeunesse vous rend capables aussi de quelque chose de très difficile dans la vie : pardonner (...) Il est remarquable de voir comment (...) vous nous regardez avec étonnement, nous les adultes, répéter des histoires de divisions seulement pour rester prisonniers des rancœurs », a estimé le pape.
Dans l'après-midi, le souverain pontife devait célébrer la première messe de cette visite axée sur la paix et la réconciliation. Puis il se rendra aujourd'hui à Villavicencio, à environ 70 km de Bogota, où il rencontrera des indigènes, des victimes et d'ex-acteurs de cette guerre. Le pape, qui revient à Bogota chaque soir, est attendu demain à Medellin, l'ancienne capitale mondiale du trafic de drogue et fief du capo Pablo Escobar abattu en 1993. Il terminera sa visite dimanche par Carthagène des Indes, perle coloniale et touristique des Caraïbes qui détient aussi le taux de pauvreté le plus élevé de Colombie, d'où il repartira pour Rome.

Source : AFP

Le pape François a appelé hier la Colombie à « fuir toute tentation de vengeance » et à « pardonner » les blessures infligées pendant plus de 50 ans de guerre, dans ce pays qui avance sur le chemin d'une paix encore fragile. « La recherche de la paix est un travail toujours inachevé, une tâche sans répit et qui exige l'engagement de tous », a déclaré le souverain pontife,...

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