Ecraser de son poids un détenu est un abus, dit la justice américaine

Une cour d'appel américaine a estimé mercredi qu'un gardien de prison de 136 kilos, qui avait écrasé de son poids un détenu menotté face contre terre, pouvait légitimement être traduit en justice pour force abusive.

Le 4 octobre 2011, Bronislaw Kulpa, un homme de 63 ans écroué dans l'attente de son procès, avait subi une attaque cardiaque fatale déclenchée par une asphyxie, en résistant à quatre agents pénitentiaires d'une prison du district de Macomb, dans l'Etat du Michigan.
Selon les vidéos de surveillance, l'un des gardiens, John Cantea, pesant 136 kilos, s'était agenouillé sur le détenu maintenu sur le ventre, exerçant une très forte pression sur sa cage thoracique.

Les autres agents présents se sont gardés d'interrompre l'acte et ont ensuite affiché une apparente indifférence alors que M. Kulpa avait perdu connaissance et nécessitait des soins de réanimation d'urgence.
"Il existe suffisamment de preuves montrant que Cantea a agi avec une intention malveillante, étant donnés l'ampleur des blessures de Kulpa, le risque minime qu'il faisait courir à l'agent et le recours par Cantea à une force inutile", a souligné la cour d'appel de l'Ohio.

Dans leur décision, les trois magistrats ayant statué sur l'affaire estiment d'autre part qu'il serait légitime que les autres agents soient jugés pour leur absence de réaction et leur non-assistance au prisonnier.

La cour d'appel a en conséquence partiellement cassé un précédent jugement d'un tribunal de premier instance qui avait accordé une amnistie aux agents pénitentiaires.

Les abus de force en prison ne sont pas rares aux Etats-Unis, pays à la politique carcérale très critiquée. Le comté de Macomb dans le Michigan a notamment fait récemment parler de lui en raison d'un nombre élevé de suicides de détenus