Un pas de plus a été franchi vers la tenue de procès pour les crimes commis en Syrie, déchirée par 6 ans de guerre civile, a estimé mardi à Genève la juge française Catherine Marchi-Uhel, qui vient d'être chargée d'une enquête internationale de l'ONU sur les crimes commis dans ce pays.
Selon la juge française, la création par l'ONU de ce Mécanisme chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves en Syrie a été décidée pour "éviter l'impunité" de leurs auteurs et est un "pas de plus" vers la tenue de procès.
Mme Marchi-Uhel a été nommée à la tête de ce Mécanisme en juillet dernier par Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.
Selon elle, l'expérience montre que quand un procureur ou un juge d'instruction commence à rassembler des preuves dans un dossier, cela a un "effet".
La nomination de Mme Marchi-Uhel intervient alors que la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie va publier mercredi son 14ème rapport sur la situation en Syrie.
Cette Commission d'enquête, qui publie tous les 6 mois un rapport, a déjà conclu que toutes les parties en guerre avaient utilisé la torture, procédé à des exécutions arbitraires ou commis d'autres atrocités.
Mme Marchi-Uhel est une ancienne juge internationale au Kosovo, au Cambodge et au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Elle a indiqué mardi qu'elle serait entourée d'une équipe d'une cinquantaine de personnes, des juristes, des analystes et des informaticiens, dont certains devront être arabophones pour étudier et analyser toutes les informations collectées sur les crimes commis en Syrie.
"On parle de crimes contre l'humanité, crimes de guerre, d'attaques sur des écoles ou des hôpitaux, d'exécutions sommaires, de violences contre les femmes ou les enfants", a indiqué la juge française devant les médias, lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination.
Ce travail s'apparente un peu à celui du juge d'instruction en France ou à celui du procureur dans les pays anglo-saxons, a-t-elle précisé.
Il s'agit d'effectuer tout le travail préparatoire en amont d'un procès, dont celui de la collecte des preuves.
Selon la juge française, il faut faire dès à présent ce travail, "afin de ne pas perdre de temps" au moment où les présumés criminels de guerre devront répondre de leurs actes devant la justice.
La magistrate française travaillait jusqu'alors comme médiatrice à la commission du Conseil de sécurité chargée des organisations Etat islamique et Al-Qaïda.
L'Assemblée générale de l'ONU a mis sur pied en décembre 2016 ce Mécanisme, pour réunir des éléments susceptibles d'être utilisés en cas de poursuites pour crimes de guerre.
Plus de 320.000 personnes ont été tuées dans le conflit en Syrie qui a commencé au printemps 2011.
Selon la juge française, la création par l'ONU de ce Mécanisme chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves en Syrie a été décidée pour "éviter l'impunité" de leurs auteurs et est un "pas de plus" vers la tenue de procès.Mme Marchi-Uhel a été nommée à la tête de ce Mécanisme en juillet dernier par Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.Selon elle, l'expérience montre que quand un procureur ou un juge d'instruction commence à rassembler des preuves dans un dossier, cela a un "effet".
La...