Aoun réclame une enquête sur la mort des otages militaires

Le président libanais, Michel Aoun, a réclamé jeudi une enquête afin de déterminer les circonstances dans lesquelles les militaires libanais kidnappés par les jihadistes en 2014 ont été tués et sanctionner les personnes responsables.

"Par respect pour la vérité et la mort et pour les familles des militaires, je demande aux autorités concernées de mener l'enquête nécessaire afin de déterminer les responsabilités, de sorte à ce qu'aucune personne innocente ne soit accusée à tort. Seule la vérité nous libérera", a déclaré le chef de l'Etat libanais.

Il s'adressait à ses compatriotes depuis le palais de Baabda à l'occasion du 97e anniversaire de la proclamation du Grand Liban en 1920.

Onze militaires avaient été enlevés en août 2014 par le groupe Etat islamique à Ersal. Deux avaient été décapités la même année, et un troisième avait fait défection. Dix dépouilles ont été retrouvées et sont en cours d'identification.
La localisation des dépouilles des militaires libanais a eu lieu suite à un accord entre le Hezbollah et les jihadistes de l'EI. Cet accord qui a permis l'évacuation des extrémistes du Liban vers la Syrie a été mis en place grâce au cessez-le-feu décrété par l'armée dimanche dernier à l'issue de la bataille qu'elle a lancée contre l'EI le 19 août.

Ces derniers jours, les conditions de la transaction entre le Hezbollah et l'EI ont suscité une grande indignation dans les milieux politiques, mais aussi au sein d'une large partie de l'opinion publique qui, à travers les réseaux sociaux, a dénoncé le fait que les jihadistes aient pu bénéficier d'impunité après avoir exécuté des soldats libanais.

Certains responsables libanais, notamment le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a estimé que l'ex-Premier ministre Tammam Salam et l'ex-chef de l'armée Jean Kahwagi ont échoué à sauver les militaires kidnappés.