France : nouvelles rixes entre migrants à Calais, une vingtaine de blessés légers

Des rixes entre migrants ont repris mardi après-midi à Calais, dans le nord de la France, quelques heures après des bagarres nocturnes entre groupes d'Afghans et d'Africains, qui ont fait au total une vingtaine de blessés légers, selon les autorités locales.

Dans la nuit, quatre rixes ont opposé au total 150 à 200 migrants, certains armés de barres de fer ou de bâtons, ont-elles indiqué dans un communiqué, faisant état de "16 blessés légers" (plaies et traumatismes bénins).
Mardi après-midi, de nouveaux affrontements ont impliqué environ 150 migrants, faisant cinq blessés. Cinq migrants ont été arrêtés.

Lundi soir, "c'est parti d'une petite dispute avec un migrant alcoolisé, durant une distribution de nourriture. Puis ça a dégénéré dans toutes les +jungles+" (petits campements clandestins et éphémères qui se font et se défont depuis quelques semaines), a raconté à l'AFP Sylvain, membre de l'association d'aide L'Auberge des migrants.
"Les conditions de vie très difficiles font que les différences culturelles entre communautés se font plus ressentir. Les migrants fonctionnent par groupes pour s'en sortir et ils sont très solidaires" lorsque l'un d'entre eux est agressé, a-t-il expliqué.

Début juillet déjà, une rixe opposant une centaine de migrants africains (des Érythréens face à des Éthiopiens) avait fait 16 blessés dont un grave à Calais.

Depuis le démantèlement de la "Jungle", le gigantesque bidonville de 7.000 migrants de Calais, lancé le 24 octobre 2016, des centaines de migrants sont revenus sur place, espérant gagner l'Angleterre et vivant en attendant dans des conditions précaires, la France refusant tout nouveau centre d'accueil pour éviter un "appel d'air".

Leurs conditions de vie ont été dénoncées de nombreuses fois ces derniers mois par des associations, mais aussi par le Défenseur français des droits Jacques Toubon qui, le 14 juin, avait déploré des atteintes aux droits "d'une exceptionnelle et inédite gravité".

La semaine dernière, les autorités ont commencé à se plier aux injonctions du Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative du pays, qui, le 31 juillet, avait confirmé une ordonnance du tribunal administratif de Lille (nord) imposant notamment la création de points d'eau et de sanitaires à Calais.

L'Europe est en proie depuis 2015 à un flux migratoire sans précédent, alimenté par la guerre en Syrie, en Afghanistan, en Irak, la situation au Soudan et dans la corne de l'Afrique (Erythrée, Ethiopie), mais aussi par la pauvreté et la démographie galopante en Afrique, et favorisé par la situation chaotique en Libye.