La Turquie ne doit pas "abuser" d'Interpol (Merkel)

La chancelière allemande Angela Merkel s'est félicitée dimanche de la remise en liberté par la justice espagnole d'un écrivain germano-turc interpellé à la demande d'Ankara, soulignant que la Turquie ne devait pas "abuser" d'Interpol.
"On ne doit pas abuser d'organisations internationales comme Interpol", a déclaré la chancelière, à l'antenne de la chaîne RTL, s'exprimant sur le cas de l'écrivain allemand d'origine turque Dogan Akhanli, arrêté samedi en Espagne à la demande d'Ankara, et remis en liberté sous conditions dimanche après des protestations de Berlin.
Angela Merkel a également indiqué que Berlin était en contact étroit avec les autorités espagnoles et qu'elle était disposée à appeler son homologue Mariano Rajoy si nécessaire.
L'arrestation de Dogan Akhanli est "malheureusement l'un des nombreux cas" d'Allemands contre lesquels la Turquie a lancé des poursuites, a poursuivi Mme Merkel. Et d'évoquer l'affaire Deniz Yücel, du nom du journaliste germano-turc, correspondant du quotidien allemand Die Welt, emprisonné depuis février en Turquie.
"C'est la raison pour laquelle nous avons changé de politique vis-à-vis de la Turquie", a-t-elle ajouté.
Sur un autre registre, la chancelière, candidate à un quatrième mandat à l'issue des élections législatives du 24 septembre, est revenue sur la polémique née vendredi des propos du président turc Recep Tayyip Erdogan au sujet des élections allemandes.
M. Erdogan a appelé ces derniers jours ses compatriotes disposant également de la nationalité allemande à ne pas voter pour la CDU de Mme Merkel, pour le SPD, ou pour les Verts, des partis "ennemis" de la Turquie, selon lui.
"Il est absolument inacceptable que le président turc exhorte les citoyens allemands d'origine turque à ne pas voter" pour l'un de ces trois partis, a réagi Angela Merkel qui avait déjà dénoncé l'"ingérence" de M. Erdogan.