Rechercher
Rechercher

Liban - Jurd de Ersal

Les combattants des Brigades Ahl el-Cham quittent enfin le territoire libanais vers la Syrie

Plusieurs civils décident de rester dans les camps à Ersal.

Un combattant du Hezbollah guide le convoi dans le jurd de Ersal. Ali Hashisho/Reuters

C'est hier, en fin d'après-midi, que les combattants des Brigades Ahl el-Cham, un groupuscule jihadiste syrien retranché dans le jurd de Ersal, sont arrivés en Syrie. Le convoi transportant les jihadistes et leurs familles a quitté hier matin le territoire libanais. L'opération de leur évacuation, suspendue dimanche soir, avait commencé dans la matinée, sous la supervision de la Sûreté générale libanaise et en coordination avec la Croix-Rouge libanaise.
Selon la chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar, les 40 bus devant transporter environ 400 combattants, leurs familles et plusieurs civils désirant retourner en Syrie ont quitté Wadi Hmayed, dans le jurd de Ersal. Quelques minutes auparavant, 14 ambulances de la Croix-Rouge libanaise (CRL) étaient arrivées sur place. Dans un communiqué, la Sûreté générale, qui supervise le transfert des combattants et leurs proches, a indiqué que le départ du cortège des bus a commencé à 11h50. Une fois la frontière libanaise traversée, ce sont « les autorités syriennes qui se chargeront d'assurer leur transfert jusqu'à la destination finale, à Rhaybé », une banlieue rurale de la capitale syrienne, précise le texte. Les combattants et les civils, qui ont emporté avec eux leurs armes légères, ont emprunté la route Rahoué-Aakabet el-Jurd pour se rendre à Flita, dans le Qalamoun syrien, afin que les autorités syriennes vérifient l'identité de l'ensemble des passagers. Ils emprunteront ensuite la route de Damas afin d'arriver à Rhaybé. En début d'après-midi, des véhicules du Croissant-Islamique syrien se sont rendus à Flita pour récupérer six blessés transportés par la Croix-Rouge. Vers 17h, les bus transportant les combattants d'Ahl el-Cham et des réfugiés sont arrivés à Flita. Et, vers 17h00, al-Manar a annoncé que les bus transportant les éléments armés sont arrivés à Flita, dans le Qalamoun.
L'armée libanaise s'est de son côté déployée dans les secteurs de Wadi Hmayed et de Malahi afin de resserrer l'étau sur les combattants du groupe État islamique (EI), présents dans les jurds de Ras Baalbeck et du Qaa, dans la Békaa-Nord, selon un communiqué du commandement de la troupe. L'armée a intensifié ses opérations depuis plusieurs jours dans ce secteur.

Contrôle rigoureux
Les civils ayant demandé à partir en même temps que les combattants seront emmenés vers Assal el-Ward, un secteur proche de la frontière, tenu par les forces gouvernementales syriennes.
Hier soir, les Brigades Ahl el-Cham avaient annoncé la suspension de l'opération d'évacuation en raison d'un blocage au niveau des pourparlers. Plusieurs bus étaient arrivés dans la nuit de samedi à dimanche à Flita, dans le Qalamoun syrien, afin de se rendre dans le jurd de Ersal. Trente-cinq bus patientaient déjà depuis samedi dans cette région. Le départ des combattants d'Ahl el-Cham devait commencer dans la journée de samedi mais il a été retardé. Selon la chaîne LBCI, les négociations concernant le départ de ce groupuscule ont été retardées par le fait que les combattants d'Ahl el-Cham ont pris part, aux côtés de Fateh el-Cham, aux combats qui ont opposé ce dernier au Hezbollah, alors qu'ils avaient promis de rester neutres.
Selon des informations obtenues par l'agence al-Markaziya, le départ a été retardé du fait de « l'insistance des autorités syriennes de mettre à bord des bus, outre les éléments des Brigades Ahl el-Cham, les civils, alors que le groupuscule insistait pour que les civils prennent leurs véhicules personnels ». Finalement, c'est la première condition qui a prévalu. Cependant, plusieurs civils qui se trouvaient dans des camps de réfugiés à Ersal ont refusé de faire le voyage en bus et ont décidé de rester sur place, précise l'agence.
Toujours selon al-Markaziya, près de 1 000 combattants ont également refusé par ailleurs de prendre le bus, préférant faire le chemin à bord de leurs véhicules. En définitive, ils ont eu gain de cause et ont été soumis à un contrôle rigoureux par l'armée libanaise à Ersal. Leurs armes leur ont été retirées.
Pour le président de la municipalité de Ersal, Bassel Houjeiri, « ceux qui sont restés ne peuvent plus menacer la sécurité de la ville. L'armée est prête à faire face à toute brèche sécuritaire ». M. Houjeiri a toutefois précisé que, pour ceux qui décideront de retourner en Syrie, la voie est libre. Selon lui, « il n'y a plus aucune présence armée à Ersal ».
Fin juillet, le jurd de Ersal avait été le théâtre d'une bataille ayant opposé le Hezbollah au Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra) à l'issue de laquelle un accord d'échange de prisonniers et d'évacuation de combattants et de civils syriens a été conclu.

Trafic humain pour le compte de l'EI
Dans un second communiqué diffusé en fin d'après-midi, la direction d'orientation au sein de l'armée libanaise a précisé que « les photos de chars diffusées par certains médias n'appartiennent pas à l'armée ».
Par ailleurs, le commissaire près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a engagé des poursuites contre trois personnes relevant de l'État islamique qui avaient l'intention de commettre des actes terroristes. Les trois prévenus avaient planifié de faire exploser la mosquée al-Mansouri, à Tripoli, afin de tuer le plus grand nombre de fidèles possible. Le juge Sakr a transféré le dossier au juge d'instruction militaire.
Par ailleurs, un réseau faisant passer des combattants de l'EI du Liban vers la Syrie a été démantelé par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI).
Un Libanais, né en 1995, et un ressortissant syrien né en 1985, arrêtés par les renseignements des FSI, faisaient partie de ce réseau financé par un cadre de l'EI installé en Europe, selon un communiqué de la direction des FSI publié hier. Le Libanais faisait passer des combattants de Wadi Khaled, au Liban-Nord, vers le rif de Hama, en Syrie. Le Syrien a reconnu qu'il avait l'intention, avec d'autres personnes, de rejoindre l'EI. Il attendait de recevoir un virement bancaire d'un cadre du groupe jihadiste installé en Europe.
Deux autres membres syriens de ce réseau ont été arrêtés le 10 août. L'un d'entre eux a reconnu qu'il était en contact avec un cadre de l'EI à Raqqa.

C'est hier, en fin d'après-midi, que les combattants des Brigades Ahl el-Cham, un groupuscule jihadiste syrien retranché dans le jurd de Ersal, sont arrivés en Syrie. Le convoi transportant les jihadistes et leurs familles a quitté hier matin le territoire libanais. L'opération de leur évacuation, suspendue dimanche soir, avait commencé dans la matinée, sous la supervision de la Sûreté...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut