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Moyen Orient et Monde - Turquie

Liberté conditionnelle pour sept collaborateurs du journal « Cumhuriyet »

Les principaux journalistes du quotidien d'opposition restent en détention.

Des manifestants devant le Palais de justice protestaient hier contre le procès des journalistes du quotidien d'opposition « Cumhuriyet ». OZAN KOSE/AFP

Un tribunal turc a ordonné hier la remise en liberté provisoire de sept collaborateurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet, mais a maintenu en détention les principaux journalistes jugés dans le cadre d'un procès emblématique de l'érosion de la liberté de la presse dans le pays.
Le juge a ordonné la libération provisoire de sept accusés, dont le caricaturiste Musa Kart, mais a décidé de maintenir en détention préventive quatre autres : le chroniqueur francophone Kadri Gürsel, le journaliste d'investigation Ahmet Sik, le rédacteur en chef du quotidien Murat Sabuncu et le patron du journal Akin Atalay.
« Aujourd'hui avec cette décision, ils veulent nous dire "nous vous mettrons à genoux". Mais qu'ils sachent une chose : jusqu'à aujourd'hui je me suis uniquement incliné devant mon père et ma mère. Et cela restera comme ça », a lancé M. Sik après l'annonce de la décision du juge. « Ne vous en faites pas pour nous, nous sommes droit debout! » a pour sa part hurlé M. Atalay.
Outre le caricaturiste Musa Kart, Guray Oz, écrivain et journaliste, Bulent Utku, membre de la Fondation Cumhuriyet, et Turhan Gunay, le rédacteur en chef du cahier « livres » du journal, figurent parmi les accusés concernés par la remise en liberté provisoire.
Dans sa plaidoirie, le procureur avait demandé la remise en liberté conditionnelle de cinq accusés seulement, mais le juge a décidé d'accorder cette mesure à sept d'entre eux tout en excluant les principales plumes du journal impliquées dans ce procès.
Au total, 17 journalistes, dirigeants et autres collaborateurs actuels ou passés de Cumhuriyet sont jugés notamment pour avoir aidé diverses « organisations terroristes armées » et risquent jusqu'à 43 ans de prison.
Parmi les accusés, 11 sont en détention préventive, dont les sept qui devraient être relâchés dans la soirée, la plupart depuis près de neuf mois.
L'acte d'accusation cite des liens avec des séparatistes kurdes du PKK, un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C et le mouvement du prédicateur exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau de la tentative de putsch de juillet 2016.
Cumhuriyet, fondé en 1924 et qui s'est forgé une solide réputation à force de scoops embarrassants pour le pouvoir, dénonce un procès politique visant à abattre l'un des derniers organes de presse indépendants du pays.
Pour les défenseurs des droits de l'homme, cette affaire est emblématique de l'érosion des libertés depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, suivi de purges massives qui ont frappé les milieux critiques, des élus prokurdes aux médias, en passant par des ONG.
« Je ne suis pas en colère contre vous, (...) car je sais que les juges qui ordonnent une remise en liberté sont radiés », a déclaré à la cour l'avocat de la défense Me Bahri Belen. « Ce que je demande aujourd'hui, c'est une décision qui redonne espoir et confiance en la justice. » « Cela fait presque 60 ans que je suis avocat (...) jamais de ma vie je n'avais vu un document qui invente ainsi des crimes à partir de rien », a pour sa part fustigé Me Alp Selek.
Source : AFP

Un tribunal turc a ordonné hier la remise en liberté provisoire de sept collaborateurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet, mais a maintenu en détention les principaux journalistes jugés dans le cadre d'un procès emblématique de l'érosion de la liberté de la presse dans le pays.Le juge a ordonné la libération provisoire de sept accusés, dont le caricaturiste Musa Kart, mais a décidé...

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