Le top et le flop de la semaine libanaise

Découvrez avec nous ce qui a plu et déplu à la rédaction du service Liban au cours de la semaine qui vient de s'écouler.

Le top : la municipalité de Beyrouth
La municipalité de Beyrouth a décidé de rouvrir les portes du Bois des Pins devant les Libanais, après quatre mois de fermeture qui faisaient craindre un retour à la situation ex ante, lorsque l'accès du plus grand parc naturel de la capitale était interdit au public, à l'exception de quelques happy few. Le défi que les autorités locales de Beyrouth sont cependant appelées à relever aujourd'hui est celui de préserver le bois, menacé par des projets absurdes. Dans les années 90, le parc était interdit au public sous prétexte qu'il fallait le préserver, face à d'éventuels visiteurs irrespectueux. Aujourd'hui, la menace ne provient pas des visiteurs mais des politiques qui ont autorisé la régularisation de certains empiétements et une exploitation insensée du terrain, avec la construction absolument inutile d'un hôpital de campagne sur le terrain du parc, dans un secteur où les établissements hospitaliers ne manquent pas, et celle d'un stade, qui, une fois ouvert, ne fera qu'aggraver les embouteillages dans le secteur.

Le flop : le tabassage d'un réfugié syrien
Nous n'avons pas tous vu la vidéo (haïssable) dans laquelle un réfugié syrien a été filmé alors qu'il était violemment battu et insulté par un groupe de cinq Libanais. L'animosité de la scène trahit ceux qui ont commis cette indignité. Au-delà de l'agression même, c'est toute l'incitation à la haine, ce sont tous les discours xénophobes qu'il faut condamner. L'ignoble agression contre un étranger n'en était que la conséquence directe. Il faut le constater à regret, le dossier des populations déplacées de Syrie est devenu une matière de surenchère à laquelle les politiques n'hésitent pas à avoir recours, sans tenir compte des tensions et des frictions qu'elle génère. Le chef de l'État s'est lui-même inquiété de la dégradation des mœurs et du recul du vivre-ensemble que cet acte reflète. Les « nouveaux Libanais » sont-ils ces êtres désabusés et cyniques que nous avons vus passer à l'action ?