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Moyen Orient et Monde - Syrie

Conclusion d’un cessez-le-feu entre islamistes dans la province d’Idleb

Suite aux affrontements entre jihadistes et rebelles, des manifestations ont eu lieu pour demander l'arrêt des combats et le départ du groupe Tahrir el-Cham de la région.

Un checkpoint à Idleb, le 18 juillet. Ammar Abdullah/Reuters

Des groupes islamistes rivaux ont annoncé hier la signature d'un cessez-le-feu dans la province d'Idleb où ils s'étaient affrontés pour le contrôle d'un poste-frontière. Les combattants de l'alliance jihadiste Tahrir el-Cham ont encerclé hier un poste-frontière tenu par leurs rivaux plus modérés d'Ahrar el-Cham dans la province syrienne d'Idleb, à la frontière avec la Turquie. Ahrar el-Cham va quitter le poste-frontière de Bab al-Hawa et en remettre le contrôle à une autorité civile, a dit le groupe dans un communiqué publié sur internet. Les combattants de Tahrir el-Cham contrôleraient désormais Bab el Hawa, un poste-frontière qui permet à Ankara d'approvisionner les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
Cette annonce est intervenue hier soir alors que l'ex-branche d'el-Qaëda en Syrie était engagée durant la journée dans de violents combats contre le groupe rebelle appuyé par Ankara et des pays du Golfe pour le contrôle d'Idleb, l'une des dernières régions échappant au régime.
Anciens alliés, les deux groupes avaient combattu côte à côte et chassé en 2015 les troupes gouvernementales de Bachar el-Assad de la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Mais depuis des mois, les tensions ont grandi entre ces deux camps et ont été exacerbées, d'après les analystes, par les craintes de Tahrir el-Cham, désigné comme « terroriste » par la communauté internationale, d'un plan visant à le chasser de la province d'Idleb. Tahrir el-Cham est dominé par Fateh el-Cham, autrefois connu sous le nom de Front al-Nosra, avant qu'il n'annonce officiellement qu'il n'était plus la branche d'el-Qaëda en Syrie. Les combats ont éclaté mardi et se sont rapidement propagés à travers la province et, dans la nuit, ont atteint Bab al-Hawa, poste-frontière-clé avec la Turquie et qui était jusqu'à présent sous le contrôle d'Ahrar el-Cham. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, les combats ont fait depuis mardi au moins 65 morts, dont 15 civils, parmi lesquels quatre enfants.

« Zone de désescalade »
Parallèlement aux combats, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes et localités de la province. Certaines demandaient l'arrêt des combats, d'autres le départ de Tahrir el-Cham. Un journaliste citoyen a été tué et un autre blessé lorsque les jihadistes ont ouvert le feu sur les manifestants dans la ville de Saraqeb mercredi et jeudi. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants scandant des slogans hostiles à l'ex-branche d'el-Qaëda, avant que des tirs ne soient entendus.
Les deux camps ont installé des barrages sur les routes et les combats ont transformé certaines zones en villes fantômes, les habitants restant terrés chez eux par peur des combats.
D'après les analystes, ces violences viennent à la suite de l'accord conclu en mai à Astana, capitale du Kazakhstan, et qui prévoit des « zones de désescalade » en Syrie, dans le but de mettre fin à la guerre entre loyalistes et insurgés. L'accord, conclu entre la Russie et l'Iran, alliés du régime syrien, et la Turquie, soutien des rebelles, englobe la province d'Idleb. Or Tahrir el-Cham est opposé à l'accord car celui-ci appelle également à la poursuite du combat contre des groupes jihadistes comme Fateh el-Cham et l'État islamique.
« Dès la désignation de la province d'Idleb comme zone de désescalade (...), Tahrir el-Cham a senti que la guerre a été lancée contre lui », explique Nawar Oliver, analyste militaire auprès du Omran Centre, basé à Istanbul. D'après M. Oliver, les combats sont une opportunité pour chacun de capturer plus de territoire, y compris le poste-frontière où des taxes sont prélevées. « C'est une tentative par chaque faction d'avoir plus d'influence sur de nouvelles zones », précise-t-il.

Source : agences

Des groupes islamistes rivaux ont annoncé hier la signature d'un cessez-le-feu dans la province d'Idleb où ils s'étaient affrontés pour le contrôle d'un poste-frontière. Les combattants de l'alliance jihadiste Tahrir el-Cham ont encerclé hier un poste-frontière tenu par leurs rivaux plus modérés d'Ahrar el-Cham dans la province syrienne d'Idleb, à la frontière avec la Turquie. Ahrar...
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