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Liban - Citoyen grognon

À coups de décibels

Les Libanais sont un peuple bruyant. Très bruyant même. Qui aime s'annoncer en grande pompe, histoire de ne pas passer inaperçu. Pour un oui ou un non, il parle à voix haute, crie, s'excite, s'emporte, insulte ou rit à gorge déployée. Les Méditerranéens ont le sang chaud. Tout le monde en a conscience. Mais pourquoi tout ce boucan ?

Au resto, le ton est donné d'emblée. La musique assourdissante a de quoi décourager les convives. Mais les conversations se mettent en place, plus fortes, encore plus fortes que la musique. Tonitruantes. Le vacarme est tel que personne n'entend plus personne, que chacun se sent obligé de hurler davantage.

Au volant, l'indiscipline légendaire du Libanais n'a d'égale que son amour du klaxon, des pétarades, des dérapages contrôlés parfois. Saupoudré d'une bonne dose de musique à plein tube, le mélange en devient explosif. Les tympans n'ont qu'à bien se tenir !

Au spectacle, rebelote. Les spectateurs n'ont pas toujours envie de prêter l'oreille, mais plutôt de faire la causette, de laisser sonner leur portable, d'y répondre aussi en faisant semblant de chuchoter. Ce qu'ils aiment par-dessus tout, c'est d'applaudir à tout rompre, au beau milieu d'un morceau de musique classique. Au mépris des artistes et du public.

L'été libanais est propice au bruit. Sans aucun doute. Les expatriés sont de retour. Dans l'atmosphère, il règne comme un air de fête, de vacances aussi. On organise des retrouvailles, des fiançailles, des mariages, des réunions de familles élargies. Tout se passe en plein air. On converse. On chante. On danse. On déterre les vieux souvenirs. On exprime haut et fort sa joie de revoir ses proches. À coups de klaxons, de tambour ou de feux d'artifice. On se laisse aller. Cela fait tellement de bien. Un peu de bruit, ce n'est pas si grave, après tout. Mais ressourçant, et tellement bénéfique pour l'économie du pays.

Ce qui est grave, par contre, c'est lorsque ces réjouissances et pétarades en tout genre deviennent nuisances sonores, qu'elles se déroulent dans le mépris de la tranquillité du citoyen, de son droit au repos, de sa sécurité même. Passe encore, lorsque ce tintamarre se déroule en journée, à la condition, certes, qu'on n'y mêle pas les armes. Lorsqu'il se prolonge tard dans la nuit, en revanche, et qu'il reprend la nuit suivante, et le surlendemain, et toutes les nuits de la semaine, week-end y compris, cela devient épuisant pour les oreilles, et pour les nerfs.

Entre les camions-citernes qui sillonnent les quartiers à plein régime pour alimenter les habitations en eau, les motards qui font vrombir leurs deux-roues en pleines zones résidentielles, les fêtards qui chantent sous votre fenêtre à gorge déployée, le voisin qui asperge son jardin d'insecticide et les chiens des environs qui aboient à qui mieux mieux, il y a de quoi s'arracher les cheveux. Cela s'appelle tapage nocturne. Et cela doit être sanctionné avec fermeté.

Les Libanais sont un peuple bruyant. Très bruyant même. Qui aime s'annoncer en grande pompe, histoire de ne pas passer inaperçu. Pour un oui ou un non, il parle à voix haute, crie, s'excite, s'emporte, insulte ou rit à gorge déployée. Les Méditerranéens ont le sang chaud. Tout le monde en a conscience. Mais pourquoi tout ce boucan ?
Au resto, le ton est donné d'emblée. La musique...

commentaires (5)

" Cela s'appelle tapage nocturne. Et cela doit être sanctionné avec fermeté." Continuez de rêver, chère madame!

Georges MELKI

12 h 08, le 13 juillet 2017

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Commentaires (5)

  • " Cela s'appelle tapage nocturne. Et cela doit être sanctionné avec fermeté." Continuez de rêver, chère madame!

    Georges MELKI

    12 h 08, le 13 juillet 2017

  • ""…Les expatriés sont de retour. Dans l'atmosphère, il règne comme un air de fête, de vacances aussi. On organise des retrouvailles, des fiançailles, des mariages, des réunions de familles élargies. Tout se passe en plein air. On converse. On chante. On danse. On déterre les vieux souvenirs. On exprime haut et fort sa joie de revoir ses proches. À coups de klaxons, de tambour ou de feux d'artifice…"" Voilà un problème de société sur lequel se pencheront bien d’experts, sociologues, psychologues… surtout dès que les expatriés seront de retour. Tiens, tiens, la greffe ne prend jamais chez le Libanais de l’étranger. Dès qu’il atterrit, il redevient pure souche, avec sa ""manière d’être" unique au monde. Pas besoin de retourner au pays, il suffit de passer à côté des terrasses de café à Paris ou ailleurs, pour écouter leur symphonie du bruit du quotidien, surtout dès qu’ils discutent ""politique""… Pas besoin de sonomètre pour mesurer leurs décibels… Libanais un jour, Libanais toujours…

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    10 h 29, le 13 juillet 2017

  • IL FAUT SE DEMANDER QUEL GENRE DE POLLUTION NOUS N,AVONS PAS DANS NOTRE PAYS... AUCUN ! NOUS AVONS AL HAMDOU LILLAH TOUS LES GENRES SANS EXCEPTION AUCUNE ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 54, le 13 juillet 2017

  • 2 mots qui résument ce cauchemar: pollution sonore. Point à la ligne.

    Tabet Karim

    09 h 32, le 13 juillet 2017

  • À en juger tant par les nombreuses occasions de dégainer une arme, par le bonheur simple d'être toujours à co-préparer une nouvelle guerre avec l'ennemi favori ou, en attendant, à faire le coup de feu là c'est possible que par les nombreux feux d'artifice donnés pour célébrer un saint, un mariage, la naissance d'une portée de chatons, un brevet obtenu à la troisième tentative, une fête dite de la musique ou autre sujet de nature à mobiliser la joie des grands et des petits à toute heure du jour (ça ne s'invente pas) ou de la nuit, une conclusion s'impose: cette peuplade ne s'éclate que dans l'explosion.

    M.E

    06 h 54, le 13 juillet 2017

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