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Économie - Brexit

La France déroule le tapis bleu-blanc-rouge à la City

Le Premier ministre, Édouard Philippe (au centre), aux côtés de la maire de Paris, Anne Hidalgo (à droite), et de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (à gauche), et le secrétaire d’État Benjamin Griveaux (à gauche). Thomas Samson/AFP

Le gouvernement a présenté hier de nouvelles mesures ouvertement destinées à dérouler le « tapis bleu-blanc-rouge » pour convaincre le secteur financier de quitter Londres pour s'installer à Paris, dans le sillage du Brexit.
Sur le toit de la Monnaie de Paris, le Premier ministre, Édouard Philippe, a présenté cette série de dispositions aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse. Parmi celles-ci, plusieurs mesures touchent au cadre fiscal : une extension prévue en 2018 de la taxe sur les transactions financières (TFF) va être abrogée ; la tranche supérieure, à 20 %, de la « taxe sur les salaires », pesant notamment sur les gros revenus du secteur financier, va être supprimée ;
enfin, les « bonus » parfois considérables du secteur financier seront eux exclus du calcul des indemnités de licenciement des employés « preneurs de risques » (traders, etc.), ce qui devrait profiter à leurs employeurs. La région Île-de-France va également ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires d'ici à 2022, en plus des six actuels.
Autre mesure importante annoncée hier : le gouvernement lance le projet d'une nouvelle cour de justice, « une chambre commerciale internationale, spécialisée dans ces contentieux à haute technicité juridique », qui sera intégrée à la cour d'appel de Paris.

« Welcome back to Europe »
« Aux investisseurs et aux déçus du Brexit, je veux dire que nous sommes prêts à vous dérouler le tapis bleu-blanc-rouge, comme l'a fait Londres par le passé avec Paris. Welcome back to Europe », a lancé Mme Pécresse. Le précédent exécutif socialiste avait déjà avancé sur le chantier de l'attractivité, notamment avec la facilitation du retour des expatriés, la confirmation du chantier du « CDG Express » pour desservir l'aéroport de Roissy, ainsi qu'une baisse progressive du taux d'impôt sur les sociétés. Mais ces actions étaient jugées « insuffisantes », selon un rapport sénatorial publié le mois dernier, pour combler le retard d'attractivité de Paris face à Francfort, Luxembourg ou Dublin, fiefs financiers entendant dépouiller la City de quelques joyaux de sa couronne.
L'effet Brexit reste à ce stade encore limité pour Paris, en dehors de l'annonce de la banque HSBC, qui prévoit de déplacer 1 000 emplois en France. JP Morgan Chase, géante américaine de la banque d'affaires, a pour sa part choisi Dublin, Francfort et Luxembourg. « À ce stade, il n'y a pas d'engagement autre que celui de HSBC. (...) La journée d'aujourd'hui est un signal important aux investisseurs », a affirmé le secrétaire d'État Benjamin Griveaux, rattaché à Bercy.
Les mesures annoncées hier viennent s'ajouter à d'autres chantiers probusiness du quinquennat Macron : exclusion des actions de l'ISF, baisse de l'impôt sur les sociétés, réforme du droit du travail...
Si des organismes du secteur financier ont salué la « mobilisation exceptionnelle des pouvoirs publics », l'ONG Oxfam s'est en revanche dit « atterrée » par le choix de l'exécutif « de dérouler le tapis rouge pour les banquiers de la City ». Selon ses calculs et ceux de l'ONG One, l'extension de la TFF, qui rapporte actuellement environ 1 milliard d'euros (1,14 milliard de dollars), aurait permis de rapporter « au moins deux milliards » supplémentaires. L'exécutif s'est refusé à tout chiffrage pour cette mesure. La suppression de la tranche supérieure de la taxe sur les salaires représente, elle, un manque à gagner de 100 millions d'euros (114 millions de dollars), selon Bercy.
Le gouvernement a en revanche maintenu hier le taux de 0,3 % de la TFF, quand le rapport sénatorial suggérait de la baisser à 0,2 %.
Source : AFP

Le gouvernement a présenté hier de nouvelles mesures ouvertement destinées à dérouler le « tapis bleu-blanc-rouge » pour convaincre le secteur financier de quitter Londres pour s'installer à Paris, dans le sillage du Brexit.Sur le toit de la Monnaie de Paris, le Premier ministre, Édouard Philippe, a présenté cette série de dispositions aux côtés de la maire de Paris...

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