Macron rabote les comptes publics

Emmanuel Macron s'apprête à raboter les comptes publics pour convaincre l'Allemagne de mener avec la France la relance de l'Union européenne et la réforme de la zone euro.
Le chef de l'État a réuni hier le Premier ministre, Édouard Philippe, et les ministres des Finances et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, dont la mission sera de ramener les déficits sous la limite européenne de 3 % du PIB cette année. Le précédent gouvernement s'était engagé à ramener le déficit à 2,8 % du PIB fin 2017, mais le Haut Conseil des finances publiques s'était montré dubitatif, une appréciation que devrait confirmer la Cour des comptes dans un rapport présenté jeudi. Selon Le Canard enchaîné d'aujourd'hui, la Cour des comptes a établi qu'il manquait 9 milliards d'euros (10,2 milliards de dollars) pour boucler le budget 2017.

Faire avancer l'Europe
Le mois dernier, la cour avait estimé que les conditions propices ayant marqué l'année 2016 n'avaient pas été suffisamment mises à profit pour rétablir les finances publiques et que l'accélération durable des dépenses, des reports de charges et des « accommodements critiquables » faisaient peser « un risque sur l'exécution 2017 ». « Si effectivement nous ne faisons rien d'ici à la fin de l'année 2017, nous ne tiendrons pas nos engagements européens », avait déclaré Bruno Le Maire, lundi. Pour y parvenir, « nous ferons (...) un certain nombre de propositions qui concerneront tous les secteurs de la dépense publique », avait-il ajouté. Selon le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, la sécurité, la justice et l'éducation pourraient échapper aux mesures d'économie : la sécurité, la justice et l'éducation.
Jouissant d'un soutien particulièrement affirmé de la chancelière allemande, Angela Merkel, Emmanuel Macron doit prouver que ses promesses, accueillies avec espoir mais méfiances en Allemagne, sont applicables. Vendredi, après le sommet européen, les deux dirigeants ont montré leur volonté d'apparaître comme le tandem prêt à faire avancer l'Europe, en refusant tout « tabou », y compris celui d'un éventuel changement de traité.
Source : Reuters