Rechercher
Rechercher

Liban - Rencontre

Directeur de la Sécurité de l’État, Tony Saliba pour une coopération avec les médias !

« La période noire de la division et de l'improductivité est derrière nous. Désormais, la Sécurité de l'État accomplit sa mission en coordination avec les autres services pour la protection du Liban et de ses citoyens. » C'est le message qu'a voulu transmettre aux Libanais le directeur général de la Sécurité de l'État le général Tony Saliba au cours de sa rencontre avec le conseil de l'ordre des rédacteurs présidé par Élias Aoun.

Le général Saliba a ainsi sciemment reçu les membres du Conseil de l'ordre avec à ses côtés le directeur adjoint du service, le général Samir Sanane, pour bien montrer que l'époque des dissensions entre le directeur et son adjoint qui avaient abouti à la paralysie de la Sécurité de l'État est révolue. Grec-catholique, originaire de Bteghrine, le général Saliba est avant tout un homme de terrain. Militaire de carrière, il s'est d'abord enrôlé dans les rangs des FSI, avant de rejoindre l'armée, lorsqu'il a senti que celle-ci était menacée, puis il a été détaché à la Sécurité de l'État, où il a gravi les derniers échelons. Respectueux de la loi, il a refusé de mettre les insignes de son nouveau grade avant la promulgation du décret de sa nomination, au point que le recevant après l'annonce de cette nomination, le président de la République a accéléré le processus pour lui permettre de les porter au plus vite. Sa personnalité stricte mais en même temps ouverte a permis au général Saliba de donner rapidement un nouvel élan à ce service qui, depuis sa création après Taëf, a connu plusieurs secousses. Il avait même été dissout en 2006 par un décret du Premier ministre de l'époque Fouad Siniora avant d'être rétabli en 2009 par un autre décret du gouvernement présidé par Saad Hariri.

Avec les dernières nominations militaires et sécuritaires faites sous la houlette du chef de l'État par le gouvernement de Saad Hariri, toute ambiguïté sur le sort de ce service a donc été levée. Plus même, ses missions ont été confirmées et élargies sur le plan de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre la corruption et de la protection des personnalités dans le cadre de la protection de la paix civile et de la stabilité. C'est d'ailleurs dans ce but qu'une nouvelle direction a été créée au sein du service pour la protection des personnalités, alors que cette mission avait été longtemps dévolue à l'armée.

De même, la Sécurité de l'État a aussi la responsabilité de la lutte contre la corruption. Certes, comme l'explique le général Saliba, il ne s'agit pas de poursuivre les petits fonctionnaires, mais de démonter les mécanismes importants qui entravent le fonctionnement de l'administration et celui des différentes institutions publiques, à travers l'élaboration de rapports basés sur des enquêtes minutieuses, qui seront soumis aux autorités, lesquelles les transmettront ensuite aux organismes de surveillance. En trois mois, le général Saliba a d'ailleurs instauré un souffle nouveau qui a permis au service qu'il dirige de démanteler dix réseaux terroristes. Il précise même à ce sujet qu'un « gros poisson » a été récemment arrêté par son service avant d'être remis à la Sûreté générale en charge de l'enquête. Le général Saliba assure à ce sujet que la coordination est totale avec les autres services de l'État qu'il s'agisse de celui des FSI, des renseignements de l'armée ou encore de la Sûreté générale. Il précise à cet égard que la diversité des services n'est pas un handicap dans la lutte contre le terrorisme.

Au contraire, c'est une force supplémentaire qui permet actuellement au Liban de bénéficier d'un niveau de stabilité acceptable. Il évoque ainsi les réunions successives qui ont eu récemment lieu au commandement de l'armée, à la direction des renseignements militaires et à la Sûreté générale pour échanger les informations et distribuer les rôles avec précision. Il ajoute qu'aujourd'hui, le monde entier est en train de coopérer pour lutter contre le terrorisme qui est comme une tumeur cancéreuse. La Chine – dont le ministre des Affaires étrangères effectue actuellement une visite au Liban – a instauré ainsi un système de coopération entre l'Extrême, le Moyen et le Proche-Orient...

En dépit de toutes ces mesures, il est primordial, selon lui, de ne pas relâcher la vigilance, car le Liban reste sous la menace terroriste. « Finalement, si, à Dieu ne plaise, un attentat terroriste se produit, dit-il, c'est tout le Liban qui en paiera le prix. C'est pourquoi il est essentiel de coopérer tous ensemble pour protéger notre pays. » Selon lui, toutes les mesures, aussi efficaces soient-elles, ne peuvent donc pas à elles seules éliminer tous les risques. Il faut donc à la fois renforcer l'unité et l'entente internes, et améliorer les différents services sur le plan des entraînements appropriés et des moyens technologiques sophistiqués. C'est dans ce contexte qu'une chambre d'opération commune entre les différents services avait été créée pendant la période des fêtes chrétiennes (Pâques) pour éviter des attentats dans le genre de ceux qui se sont produits en Égypte. Une autre est créée aujourd'hui pour la fête du Fitr, dans le but de surveiller les mosquées et de déjouer d'éventuels attentats destinés à ternir la fête chez les citoyens.

Le général Saliba est confiant dans les mesures préventives adoptées et dans l'efficacité des services, mais il mise aussi sur la coopération des citoyens et en particulier sur le rôle de la presse. Devant les membres de l'ordre des rédacteurs, il a ainsi expliqué sa vision de la complémentarité entre l'action des services de sécurité et celle des médias. Les services font leur travail de surveillance et les médias peuvent contribuer à rectifier le tir si le besoin s'en fait sentir, tout en répandant un climat positif et en mettant l'accent sur les points qui rassemblent, loin des positions radicales.

Sur le plan des effectifs du service de la Sécurité de l'État, le général Saliba précise qu'il espère qu'en trois ans, ils atteindront le nombre de 5 000 prévu par la loi, mais il faut, pour cela, que le gouvernement ouvre la porte à l'enrôlement de nouvelles recrues. Selon lui, cela ne devrait plus poser de problèmes, maintenant que le rôle de ce service a été tranché. Il s'agit donc simplement d'appliquer la loi. Selon lui, la page des conflits est définitivement tournée. Le service a déjà perdu trop de temps, place désormais au travail. Il espère dans la foulée pouvoir récupérer le siège prévu pour ce service à Tahwita au lieu de l'immeuble provisoire où il est installé à Ramlet el-Beïda. À bon entendeur salut !

 

Pour mémoire

Imad Osman : Pour une relation de confiance entre les FSI et les citoyens

« La période noire de la division et de l'improductivité est derrière nous. Désormais, la Sécurité de l'État accomplit sa mission en coordination avec les autres services pour la protection du Liban et de ses citoyens. » C'est le message qu'a voulu transmettre aux Libanais le directeur général de la Sécurité de l'État le général Tony Saliba au cours de sa rencontre avec le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut